Le report du match Saint-Étienne - Évian-TG, hier soir, pour cause de pelouse
gelée, risque de coûter 50.000 euros au club stéphanois.
BRANDAO n’a pas compris. Le
maigre public présent et frigorifié
non plus. Habitué au grand froid
ukrainien au Chakhtior Donetsk
(2002 - janvier 2009), le Brésilien
a pourtant dû interrompre son
échauffement en apprenant que
le match était reporté. Il était
19h41 et, pendant que les deux
kops se réchauffaient en chantant des insultes
à l’égard de la Ligue
du football professionnel
(LFP), le thermomètre posé sur la
pelouse affichait –1,7 degré.
Débâchée
à la mi-journée, elle
s’avérait gelée sur 0,5 cm. Armés
de pioches, de «souffleuses» et
de bonne volonté, la dizaine
d’employés de Saint-Étienne
Métropole, propriétaire du stade
Geoffroy-Guichard, restait impuissante.
Amaury Delerue, l’arbitre, a
alors pris sa décision. Il a ensuite
refusé de l’expliquer, sauf devant
les caméras du diffuseur beIN
Sport, seules autorisées à pénétrer
dans son vestiaire transformé
en bunker. C’est dire le
malaise entourant ce report. Car il
n’y a aucune fatalité.
Parmi les
villes européennes de plus de
150.000 habitants, le stade de
Saint-Étienne est le deuxième
plus élevé après celui du Real Madrid
(498 m d’altitude contre
705 m pour le stade Bernabeu).
Injecter 80 millions d’euros dans
sa rénovation sans avoir prévu
un seul euro pour la pelouse relève,
au mieux, de l’ineptie. Surtout
qu’elle n’est même plus
chauffée depuis février 2012 et le
report, déjà, d’un match face à Lorient.
L’Olympique Lyonnais, par
exemple, dispose d’un terrain
d’entraînement et d’une pelouse
chauffés.
Les règlements de la LFP imposent
pourtant aux clubs de se
prémunir contre les intempéries.
Au pis, c’est-à-dire en cas de
force majeure, ils prévoient la tenue
de la rencontre au lendemain
à 15 heures. Mais Saint-Étienne
Métropole s’est déclarée incapable de
rebâcher la pelouse cette
nuit. Michel LeBrun, le délégué, a
dès lors décidé le renvoi de ce
match à une date ultérieure.
Les
23.000 spectateurs se verront offrir par l’ASSE
une place en guise de dédommagement. Le club a beau s’abriter derrière
le fait qu’elle n’est que locataire
de son stade (moyennant 1,5 M€
l’an) et que les travaux de la tribune
officielle empêchent d’en
effectuer sur la pelouse, elle risque
de payer cher ce nouveau
couac. Après les incidents de Nice, les Verts
n’avaient pas besoin de ça. En
plus de rembourser les frais de
déplacement de l’ÉTG, des officiels
et de la production télé,
Saint-Étienne encourt une
amende de 20.000 à 50.000 €.
Mais que tout le monde se rassure
: la pelouse sera refaite en…
2015.
(L'Equipe)
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