La médiatrice de l'UE a accusé mardi la Commission européenne de
retarder une enquête sur des clubs de football espagnols soupçonnés
d'avoir reçu des aides d'Etat illégales et a mis directement en cause le
commissaire chargé de la Concurrence, l'Espagnol Joaquin Almunia.
Emily
O'Reilly a relevé que des investisseurs de clubs de football européens
avaient porté plainte contre des clubs espagnols, dont le Real Madrid et
le FC Barcelone, il y a "plus de quatre ans" et que la Commission
n'avait pas réagi à ce jour.
"La Commission n'a pas réagi à cette
plainte pendant plus de quatre ans. C'est non seulement un cas de
mauvaise administration, mais pour le grand public, cela peut ressembler
à un conflit d'intérêts étant donné les liens forts du commissaire
(Almunia) avec l'un des clubs de football en question", a déploré la
médiatrice dans un communiqué.
Le retard dans l'enquête pourrait
être lié au fait "que le commissaire en charge supporte l'une des
équipes de football en question et qu'il a été ministre dans le
gouvernement espagnol qui avait accordé les avantages fiscaux à
l'époque", a-t-elle avancé.
Le porte-parole de M. Almunia, Antoine
Colombani, a catégoriquement rejeté ces accusations. "Le vice-président
(de la Commission) Joaquin Almunia considère comme inacceptable toute
allégation de conflit d'intérêts sur ces sujet", a martelé le
porte-parole au cours d'un point de presse.
Il a souligné que les
services de la médiatrice avaient été mis au courant par la Commission
du fait qu'elle allait "prendre très prochainement des décisions dans
ces affaires".
La Commission européenne doit ouvrir mercredi une
enquête formelle contre l'Espagne pour vérifier si des aides d'Etat
illégales ont été versées ou non à sept clubs: Real Madrid, FC
Barcelone, Athletic Bilbao, Osasuna, Valence, Hercules et Elche.
Selon
le plaignant, qui représente des investisseurs de plusieurs clubs de
football européens, l'Espagne aurait commis une infraction aux règles
des aides d'État de l'Union européenne en accordant injustement des
avantages fiscaux à quatre clubs de football espagnols (Real Madrid, FC
Barcelone, Athletic Bilbao et Osasuna). Selon le plaignant, ces
avantages s'élèvent à plusieurs milliards d'euros. Il a également relevé
le fait que l'Espagne accorde ces avantages fiscaux alors que dans le
même temps elle demande des centaines de milliards d'euros aux
contribuables de la zone euro.
Bruxelles veut également vérifier
la compatibilité des prêts accordés par la Communauté de Valence aux
clubs de Valence, Hercules et Elche.
La Commission a normalement 12 mois pour se prononcer sur l'ouverture de procédures d'infraction, or la plainte remonte à 2009.
(AFP)
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