RICHAR DATTIAS a organisé pendant quinze ans le Forum économique de Davos. Il a créé les Doha Goals, forum
du sport mondial qui se tient jusqu’à demain, pour une réflexion sur le rôle social et économique du sport.
LE QATAR occupe une part
importante dans le sport
international. Mais quelle est
sa légitimité ?
Je connais le Qatar depuis vingt
ans. Je l’ai vu grandir. Le sport fait
partie de son ADN, tous les membres
de la famille royale sont des
pratiquants passionnés. C’est bien
le seul pays au monde qui a créé
un ‘’National Day’’ du sport,
comme nous avons notre Fête de
la musique ! On fait un faux procès
à ce pays ; tout ce qu’il entreprend
agace. Mais le sport fait partie de
ses axes de développement, au
même titre que la stratégie énergétique.
Comme Dubaï pour le
tourisme. Spontanément, vous ne
venez pas dans ces pays. Il est capital
pour eux de créer l’attractivité.
D’autant qu’il ne faut pas penser
qu’aux Européens : la région a
un potentiel de 350 millions
d’habitants. Ce
n’est pas parce qu’on
est né dans un endroit
où il fait trop
chaud qu’il faudrait
être banni des grands
calendriers internationaux
! En 1970, tout le monde était
très inquiet à l’idée de jouer la
Coupe du monde de football en altitude,
au Mexique : impossible,
dramatique ! Au final, ce fut une
très belle Coupe du monde. Personne n’a
découvert subitement
qu’il fait 48 degrés en été au Qatar…
Seriez-vous quand même
favorable à une nouvelle
candidature de la France à
l’organisation des Jeux
Olympiques d’été ?
Il y a trop longtemps que ce
pays n’a pas organisé de très
grands événements sportifs majeurs.
La Coupe du monde 1998 remonte
bientôt à seize
ans ! Les rendez-vous
sportifs importants
devraient faire partie
intégrante de
l’agenda politique
d’un président de la République,
au moins un par
mandat.
Vous voyez le sport comme un
moyen d’arranger les choses ?
Il peut être créateur d’emplois. Il
doit l’être ! Les Doha Goals sont
une plate-forme d’où doivent naître
des idées et des initiatives
tournées vers le sport. L’an dernier,
nous avions avec nous des
chefs d’État ; cette année, il y a ce
sommet entre des ministres des
Sports du monde entier. Nous tenons
vraiment à cette dimension
des décideurs politiques. On ne se
sert pas assez du sport pour redynamiser
l’économie. Quand vous
investissez dans les infrastructures,
vous créez de l’activité. Et ce
qui est aussi important : il apporte
beaucoup au moral et cela se vérifie
dans les chiffres. Nous avons
encore tous en tête l’ambiance
après la victoire de l’équipe de
France de football au Mondial
1998.
(L'Equipe)
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