IL Y A PLUS d’un milliard trois cents
millions d’habitants en Chine,mais
les deux langues officielles des Jeux
Olympiques restent l’anglais et le
français. Une tradition depuis 1896
et la tenue des premiers Jeux de
l’ère moderne, à l’initiative de Pierre
de Coubertin.
L’article 23 de la
Charte olympique précise même
qu’en cas de divergence, c’est le
texte français qui fera foi.
À chaque édition olympique, depuis
les Jeux d’Athènes, en 2004, un
grand témoin de la francophonie se
rend sur place pour vérifier l’usage
et la visibilité du français. Cette année,
le secrétaire perpétuel de l’Académie
française Hélène Carrère
d’Encausse est l’envoyée spéciale à
Sotchi. Elle y a peut-être découvert
avec horreur quelques-uns des termes employés dans certaines
disciplines
: grab, run, coping, goofy,
cork…
Le ministère de la Culture
et de la Communication a donc décidé
de réagir et d’éditer la brochure
Vous pouvez le dire en français à
Sotchi, destinée au public de ces
Jeux d’hiver mais aussi aux sportifs,
aux journalistes et… aux traducteurs.
Objectif : «Montrer, à l’aide de
quelques exemples, que le français
est tout à fait apte à exprimer les innovations
qui marquent l’évolution
des pratiques. »
Tout un programme… et une quarantaine de mots ou d’expressions
proposés, tous publiés au Journal
Offic iel entre2008 et 2013. On vous
suggère ainsi de remplacer «halfpipe
» par « rampe », « snowboard
» par «planche de neige » ou
«surf des neiges», «goofy » par
«pied droit devant »…
Une démarche louable mais pas
100% à la pointe de l’actualité olympique.
Car si l’on y trouve bien une
traduction pour le big air (saut acrobatique
sur tremplin de neige), l’une
des disciplines de la Coupe du
monde de snowboard non intégrée
au programme de Sotchi, aucune
trace, en revanche, du mot à traduire
cette année : le «slope style », discipline
qui a fait son apparition en
Russie, aussi bien en snowboard
qu’en ski.
Après avoir regardé les
athlètes faire leurs spectaculaires
acrobaties, on proposerait bien
«gymkhaneige», mais bon, là, on
fait appel à «gymkhana », un mot
d’origine indienne… Dans les disciplines
plus traditionnelles, le français
règne encore en maître. En ski
de fond, on parle toujours de style
classique ou de style libre. Mais l’indispensable
fartage, décliné avec le
verbe farter, vient d’un terme norvégien
«fart » qui a trouvé sa place
dans nos dictionnaires en… 1907 !
Comme quoi, à l’époque, déjà, nous
enrichissions notre langue avec des
mots étrangers…
(L'Equipe)
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