Le Comité national des droits de l'Homme (CNDH) au Qatar, proche du
gouvernement, a jugé mardi "normal" le taux de mortalité parmi les
travailleurs indiens et dénoncé une campagne contre le Qatar,
organisateur du Mondial 2020.
Interrogé par l'AFP, le président du CNDH, Ali Smaikh al-Merri, n'a pas pu confirmer le chiffre révélé
par l'ambassade d'Inde à Doha faisant état de la mort de plus de 450
travailleurs indiens au cours des deux dernières années.
Le Qatar
est sous le coup de vives critiques sur la façon dont sont employés des
migrants, la plupart asiatiques, travaillant sur les chantiers liés au
Mondial 2022. Il est accusé depuis septembre 2013 de tolérer sur ses
chantiers des conditions de travail proches de l'esclavage.
"Les
Indiens constituent la plus grande communauté d'étrangers au Qatar. Ils
sont plus de 500.000, soit le double de la population autochtone", a
déclaré M. Merri.
"Si on compare avec le nombre de Qataris décédés
de mort naturelle ces deux dernières années, on verra que le nombre des
décès parmi la communauté indienne est normal", a-t-il ajouté.
Il
a demandé des précisions sur les circonstances des décès recensés par
l'ambassade d'Inde, affirmant que le Qatar était la cible d'"une
campagne (...) de la part de certaines parties et organisations", qui
invoquent les mauvaises conditions de travail et de séjour des immigrés
dans ce pays.
Des mesures ont été prises récemment en faveur des
travailleurs sur des chantiers liés au Mondial 2022, mais "il faut faire
davantage pour améliorer leurs conditions de travail", a indiqué M.
Merri, ajoutant que son organisation suivait la situation.
"Des
initiatives sérieuses ont été entreprises par le gouvernement pour
remédier aux lacunes, mais nous attendons leur mise en oeuvre", a-t-il
encore dit.
Le quotidien britannique The Guardian avait publié fin
septembre une enquête répertoriant 44 morts entre juin et août sur un
chantier du Qatar, ce que les autorités ont démenti.
La
Confédération syndicale internationale (CIS), qui a été parmi les
premiers à pointer du doigt les conditions de travail au Qatar, a estimé
qu'environ 4.000 travailleurs pourraient perdre la vie sur les
chantiers de construction du Mondial avant son coup d'envoi en 2022.
Par
ailleurs, 400 migrants népalais sont morts sur des chantiers de
construction dans cet Etat du Golfe, a indiqué récemment le quotidien,
sans donner de précision sur la période.
(AFP)
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