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samedi 1 mars 2014

Dans les années 1970, un circuit parallèle américain s’opposait à l’ATP

UN CIRCUIT plus ou moins parallèle ? Des gros sous ? Le tennis a déjà connu ça, en pire. En vraiment pire.
Au début de l’ère Open, en 1968, le richissime Texan Lamar Hunt dégaine le World Championship Tennis (WCT). Son atout n°1 ? Il a du fric (beaucoup) et propose des contrats mirobolants. Son atout n°2 ? Au début des années 1970, le tennis traditionnel ne paye pas bien. Résultat : presque tous les meilleurs joueurs signent chez le milliardaire (Laver, Ashe, Borg, Vilas, McEnroe, Connors, Lendl...). Vainqueur en 1971, Ken Rosewall empoche 50.000 dollars, le plus gros chèque de l’histoire du tennis pour l’époque.
Très bien organisé, moderne, le WCT déstabilise fortement les instances traditionnelles. À son apogée, ce circuit compte plus de vingt tournois. Il possède son propre classement mondial (bien avant que naisse celui de l’ATP, en 1973), on n’y joue plus en monochrome blanc et on y adopte le tie-break. Mais les matches sont de vrais matches, rien à voir avec ce que prépare l’IPTL.
L’antagonisme entre le WCT et la coalition ITF-ATP fut si violent qu’en 1972, Wimbledon boycotta les pros de Hunt. Roland-Garros ne fut pas en reste, excluant par exemple Connors en 1974 ou Borg en 1977. Sous l’impulsion de Philippe Chatrier, président de la Fédération internationale, la contre-attaque des «classiques» finira par avoir la peau du WCT, qui périclite en 1990.

(L'Equipe)

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