Une ligue asiatique hyper ambitieuse et pleine
de stars du tennis doit voir le jour en fin d’année.
Une sorte de mégacompétition-exhibition
par équipes en pleine intersaison.
Fausse bonne idée ou blockbuster d’avenir ?
Ça s’appelle
l’IPTL, pour International Premier
Tennis League, et on saura
ce samedi officiellement quels
joueurs et joueuses ont donné
leur accord de principe pour y
prendre part, du 28 novembre au
20 décembre. On annonce du très
lourd. Que penser de ces « interclubs
XXXXXL » ? Nouvelle ère
éphémère dans l’exhibition ?
Danger immédiat pour les circuits
existants ? Appel d’air frais essentiel
pour l’avenir à moyen terme
du tennis ? Présentation.
QUEL EST
LE PRINCIPE ?
Tout sauf une tournée d’exhibitions,
d’après les patrons de l’IPTL.
À l’origine du projet, l’Indien Mahesh
Bhupathi, ancienne star du
double (no 1 mondial en 1999,
4 titres du Grand Chelem), a imaginé
une compétition en ligue
fermée, en Asie et au Moyen-Orient, vivant avec son économie
propre. Pour la première édition, il
s’agira d’un minichampionnat à
cinq équipes, appartenant chacune
à une ville : Singapour,
Dubaï (Émirats arabes unis),
Bombay (Inde) , Bangkok
(Thaïlande) et une autre ville
asiatique dont on connaîtra
l’identité samedi. Les membres
de chaque équipe seront achetés
lors d’une vente aux enchères qui
aura lieu ce dimanche. Chaque
joueur empochera le montant
misé sur lui.
[...] DIMANCHE, il y aura du gratin,
de l’ancienne gloire et de la
graine de champions aux enchères.
Les villes vont chacune
miser sur leurs favoris et faire
tomber les dollars. Le salary
cap, fixé à 8 millions de dollars
(5,8M€), devrait éviter que les
choses s’emballent trop, mais
avec un budget minimal imposé
de 4 millions (2,9 M€), tout le
monde devrait être «comptant
». Un contingent de huit à
dix joueurs et joueuses par
équipes semble souhaité. Mais
le propriétaire d’une franchise
ne pourra par exemple pas s’offrir
à la fois Nadal et Djokovic.
Les candidats vont en effet être
répartis en plusieurs catégories
selon leur palmarès, leur potentiel
et leur popularité. Même au
sein des vainqueurs de Grand
Chelem, tout le monde ne vaudra
pas la même chose. Et chaque
catégorie aura sa valeur de
départ, qui n’a pas été communiquée.
Certains joueurs, non vainqueurs
de Majeurs, pourraient
ainsi récolter une jolie somme
grâce à leur popularité. L‘enchère
finale finira à chaque fois
dans la poche du compétiteur
«acheté». Ensuite, comme
dans une draft mode NBA, les
joueurs non retenus au premier
tour pourront être attribués aux
différentes équipes au cours
d’un processus de négociation
directe.
L’ITF (la Fédération
internationale de tennis) confirme avoir
pris part à des réunions, sans
autre commentaire, l’ATP (circuit
masculin) répète que «
chaque joueur gère son équilibre
repos-entraînement-compétition
», tandis que la
WTA (circuit féminin) «salue
une initiative qui peut ouvrir
des marchés et contribuer à la
popularité du tennis», tout en
insistant sur «l’équilibre à garder entre ces
opportunités et la
récupération».
Patron de la FFT et de Roland-
Garros, Gilbert Ysern présente
ainsi la vision des Grands
Chelems : «La posture est de
ne pas faire preuve d’hostilité,
tout en montrant du scepticisme
et de la réserve. On ne
peut pas être contre quelque
chose qui peut faire la promotion du
tennis dans un continent
qui pèse de plus en plus,
même si l’on préférerait évidemment
que les joueurs se
reposent à cette époque de
l’année. La difficulté de cette
épreuve sera de trouver son
créneau, entre suffisamment
peu de tennis pour ne pas fatiguer
les joueurs et suffisamment
pour être crédible et ne
pas être réduit à une sympathique
plaisanterie. » Une
question d’équilibre, et pas
seulement financier.
(L'Equipe)
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