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samedi 1 mars 2014

Tennis : la ligue asiatique qui fait trembler l'ATP

Une ligue asiatique hyper ambitieuse et pleine de stars du tennis doit voir le jour en fin d’année. Une sorte de mégacompétition-exhibition par équipes en pleine intersaison. Fausse bonne idée ou blockbuster d’avenir ?
Ça s’appelle l’IPTL, pour International Premier Tennis League, et on saura ce samedi officiellement quels joueurs et joueuses ont donné leur accord de principe pour y prendre part, du 28 novembre au 20 décembre. On annonce du très lourd. Que penser de ces « interclubs XXXXXL » ? Nouvelle ère éphémère dans l’exhibition ? Danger immédiat pour les circuits existants ? Appel d’air frais essentiel pour l’avenir à moyen terme du tennis ? Présentation.
QUEL EST LE PRINCIPE ? Tout sauf une tournée d’exhibitions, d’après les patrons de l’IPTL. À l’origine du projet, l’Indien Mahesh Bhupathi, ancienne star du double (no 1 mondial en 1999, 4 titres du Grand Chelem), a imaginé une compétition en ligue fermée, en Asie et au Moyen-Orient, vivant avec son économie propre. Pour la première édition, il s’agira d’un minichampionnat à cinq équipes, appartenant chacune à une ville : Singapour, Dubaï (Émirats arabes unis), Bombay (Inde) , Bangkok (Thaïlande) et une autre ville asiatique dont on connaîtra l’identité samedi. Les membres de chaque équipe seront achetés lors d’une vente aux enchères qui aura lieu ce dimanche. Chaque joueur empochera le montant misé sur lui.
[...] DIMANCHE, il y aura du gratin, de l’ancienne gloire et de la graine de champions aux enchères. Les villes vont chacune miser sur leurs favoris et faire tomber les dollars. Le salary cap, fixé à 8 millions de dollars (5,8M€), devrait éviter que les choses s’emballent trop, mais avec un budget minimal imposé de 4 millions (2,9 M€), tout le monde devrait être «comptant ». Un contingent de huit à dix joueurs et joueuses par équipes semble souhaité. Mais le propriétaire d’une franchise ne pourra par exemple pas s’offrir à la fois Nadal et Djokovic. Les candidats vont en effet être répartis en plusieurs catégories selon leur palmarès, leur potentiel et leur popularité. Même au sein des vainqueurs de Grand Chelem, tout le monde ne vaudra pas la même chose. Et chaque catégorie aura sa valeur de départ, qui n’a pas été communiquée. Certains joueurs, non vainqueurs de Majeurs, pourraient ainsi récolter une jolie somme grâce à leur popularité. L‘enchère finale finira à chaque fois dans la poche du compétiteur «acheté». Ensuite, comme dans une draft mode NBA, les joueurs non retenus au premier tour pourront être attribués aux différentes équipes au cours d’un processus de négociation directe.

L’ITF (la Fédération internationale de tennis) confirme avoir pris part à des réunions, sans autre commentaire, l’ATP (circuit masculin) répète que « chaque joueur gère son équilibre repos-entraînement-compétition », tandis que la WTA (circuit féminin) «salue une initiative qui peut ouvrir des marchés et contribuer à la popularité du tennis», tout en insistant sur «l’équilibre à garder entre ces opportunités et la récupération». Patron de la FFT et de Roland- Garros, Gilbert Ysern présente ainsi la vision des Grands Chelems : «La posture est de ne pas faire preuve d’hostilité, tout en montrant du scepticisme et de la réserve. On ne peut pas être contre quelque chose qui peut faire la promotion du tennis dans un continent qui pèse de plus en plus, même si l’on préférerait évidemment que les joueurs se reposent à cette époque de l’année. La difficulté de cette épreuve sera de trouver son créneau, entre suffisamment peu de tennis pour ne pas fatiguer les joueurs et suffisamment pour être crédible et ne pas être réduit à une sympathique plaisanterie. » Une question d’équilibre, et pas seulement financier.

(L'Equipe)

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