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jeudi 6 mars 2014

JO-2024 : la réflexion française se nourrit de l'héritage londonien

Les dirigeants du sport français se sont penchés lundi sur l'héritage laissé par les JO de Londres pour nourrir leur réflexion en vue d'une possible candidature de Paris pour 2024.

Une vaste plaine, parcourue par quelques installations sportives, sur laquelle s'activent des grappes d'ouvriers. Dix-neuf mois après les JO-2012, voilà à quoi ressemble l'ancien parc Olympique, rebaptisé "Queen Elizabeth Olympic Parc", à l'est de Londres.
"Nous sommes ici pour voir quel est l'héritage des JO, annonce Valérie Fourneyron. On n'est pas candidat pour être candidat. On construit un projet pour la France. L'héritage se construit en amont de la candidature."
La ministre des Sports mène une délégation d'une vingtaine de personnes, parmi elles certaines prendront "la" décision, à l'été 2015: Paris sera-t-elle candidate pour l'organisation des JO de 2024 ?
Pour éviter une répétition de la traumatisante défaite de 2005, lorsque la capitale française avait été battue par Londres pour l'accueil des Jeux 2012, les dirigeants français pèsent tous les aspects. En commençant par "l'héritage"; la reconversion des sites.
"Il faut qu'on s'interroge sur le fait de savoir pourquoi on veut organiser les Jeux. En 2005, on avait fait une réponse verbeuse sur l'amour des Jeux", se souvient Denis Masseglia, le président du CNOSF.
Et si les JO servaient à accélérer le développement d'un quartier défavorisé et délaissé, comme l'est de Londres ?
Moins de deux ans après les JO, les résultats sont palpables. L'autobus qui transporte la délégation sillonne le parc. L'ancien site (démontable) du basket a laissé place à un champ. La délégation s'arrête ensuite à l'ancien centre des Médias (IBC). De l'extérieur, un vaste hangar "qui pourrait accueillir six jumbo jets", s'amuse Neale Coleman, vice-président de l'agence en charge de la reconversion du parc. Le site est désormais partagé entre un futur théâtre (900 places), une université, et l'opérateur téléphonique BT. Coût du réaménagement: 120 millions de livres (145,7 millions d'euros).
La délégation reprend la route, direction la piscine olympique. Dans l'eau témoin des exploits de Michael Phelps et Yannick Agnel s'agitent des nageurs anonymes. L'enceinte est ouverte au public depuis le week-end dernier, où 8500 personnes ont poussé les portes du complexe.
"Le prix 3,5 livres (4,25 euros) est le même que dans les piscines environnantes", explique M. Coleman.
A proximité, l'ancien stade olympique, où Usain Bolt signa le triplé 100 m, 200 m, 4x100 m, est en travaux. Il accueillera l'équipe de football de West Ham à partir de 2016-2017, peut-être sous un toit dont le surcoût est estimé à 200 millions de livres.
Au total, l'héritage est estimé à 350 millions de livres, pour un coût total des Jeux (y compris les infrastructures) de 9 milliards de livres (contre 37 milliards d'euros pour les derniers JO de Sotchi).
Neal Coleman assure que 4 à 500 personnes travaillent actuellement sur le site. A terme, il table sur "4500 à 5000".
Et ces personnes peuvent même habiter à proximité, puisque quelque 25.000 logements, issus de l'ancien village olympique (6000 environ) ou de résidences construites dans le parc ou ses environs sont (ou seront) disponibles.
A l'heure du bilan, Londres semble avoir réussi la première partie de son plan de reconversion, qui devrait s'étirer au moins sur une dizaine d'années.
Mais cette visite ne devrait pas pour autant accélérer le calendrier d'une éventuelle candidature française. Elle va quand même relancer certaines questions.
Les responsables demeurent pour l'instant concentrés sur la méthodologie.
"A Sotchi, Thomas Bach (président du CIO) a parlé du rôle des athlètes et de faire des Jeux un vecteur sociétal", glisse Bernard Lapasset, qui préside le Comité français du sport à l'international (CFSI), chargé de donner le tempo.
Pour l'instant, il met en place 14 groupes de travail (impact économique, sociétal et international) et regarde vers l'été 2015, date arrêtée pour l'annonce d'une éventuelle candidature. Pas avant.

(AFP)

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