lundi 5 mai 2014

Coupes d'Europe: C'est la Champions Liga et l'Europa Liga des dettes

Quels sont les points communs des Real Madrid, Atletico Madrid, Séville et Benfica? Ils sont les quatre finalistes de la Champions League et de l'Europa League, ils sont ibériques et... ils sont criblés de dettes.
Avec trois clubs sur quatre en finale et quatre sur huit en demi-finale (ajoutez Valence CF) sans oublier le quart de finale du FC Barcelone en C1, l'Espagne revient au sommet avec ses clubs.

Quant au Portugal, s'il ne brille pas en C1 (aucun qualifié pour les 8es), il est présent en C3 avec Benfica, mais aussi avec Porto quart de finaliste. En Europa League, huit des 10 derniers finalistes sont portugais ou espagnols.
Mais si l'Espagne est championne du monde et d'Europe en titre avec l'équipe nationale et dispose donc de joueurs de haut niveau, il est tout de même impossible de ne pas tirer un parallèle entre les résultats et les dettes des clubs à l'heure où l'UEFA tente de mettre en place le fair-play financier.
Le Real Madrid se veut le plus grand club du monde. Avec un possible 10e titre en Ligue des Champions (avec trois titres en 1997, 2000 et 2002), les Merengues ont de quoi appuyer leurs dires. Mais ils sont aussi le club le plus endetté du monde avec un passif de plus de 650 millions d'euros, moins de 15 ans après avoir vendu sa "cité sportive" d'entraînement à Madrid pour un peu moins de 500 millions d'euros.
Le club dispose d'une des deux icônes du football mondial avec Cristiano Ronaldo et de pléthore de stars. De Gareth Bale, qui a coûté plus de 100 millions d'euros, à Karim Benzema, Angel Di Maria, Luka Modric etc... qui ont des salaires affolant.
Et le Real, par son statut spécial (il appartient à ses socios comme le Barca ou l'Athletic Bilbao), ne paie pas les mêmes charges sociales que ses rivaux espagnols et encore moins que la plupart de ses rivaux européens!
Bien sûr, les budgets de l'Atletico (130 millions, à hauteur de Lyon ou Marseille) ou Séville (84 millions à hauteur de Bordeaux) paraissent des petits poucets à coté du géant madrilène... Mais, ils traînent des dettes respectives de 500 et 49 millions.
Comme le Real en 2001, l'Atletico compte sur une opération immobilière pour se renflouer en vendant son stade historique du Vicente Calderon, situé tout près des quartiers populaires du sud de la capitale mais aussi du Palais royal, pour aller jouer à la Peineta en banlieue nord...
Au grand dam de beaucoup de ses supporteurs qui estiment qu'on "vend la maison" après avoir déjà vendu ces dernières années des bijoux comme Falcao, Fernando Torres, Kun Aguero, De Gea lors de transferts en dizaines de millions d'euros. Heureusement, il dispose d'un sponsor maillot généreux avec l'Azerbaïdjan.
Dans une interview début avril à Inversion y Finanzas, le président de l'Atletico Enrique Cerezo, le plus grand producteur de films en Espagne, affirme se diriger vers un happy end.
"On dit qu'il y a 600 ou 700 millions d'euros de dettes au Trésor... Ils sont en train d'être payés. Ces 600 millions, que tout le monde qualifie de +folie+, sont une petite somme par rapport au volume d'argent généré dans le football", explique M. Cerezo, qui reconnaît toutefois qu'il y a eu "une époque où les clubs dépensaient plus que ce qu'ils gagnaient".
Quant au Portugal, si Porto semble s'être serré la ceinture, le Benfica boit le bouillon. Le club le plus titré du Portugal a 280 millions de dettes et a payé 17 millions d'euros rien qu'en intérêts en 2012, soulignait Publico en novembre.
"Les comptes de 2012-2013 montrent que le Benfica et le Sporting continuent à emprunter des chemins qui vont les placer dans une situation économique insoutenable", affirmait à Publico Antonio Samagaio, professeur à l'Institut supérieur d'Economie et de Gestion de Lisbonne.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.