Quels sont les points communs des Real Madrid, Atletico Madrid,
Séville et Benfica? Ils sont les quatre finalistes de la Champions
League et de l'Europa League, ils sont ibériques et... ils sont criblés
de dettes.
Avec trois clubs sur quatre en finale et quatre sur
huit en demi-finale (ajoutez Valence CF) sans oublier le quart de finale
du FC Barcelone en C1, l'Espagne revient au sommet avec ses clubs.
Quant
au Portugal, s'il ne brille pas en C1 (aucun qualifié pour les 8es), il
est présent en C3 avec Benfica, mais aussi avec Porto quart de
finaliste. En Europa League, huit des 10 derniers finalistes sont
portugais ou espagnols.
Mais si l'Espagne est championne du monde
et d'Europe en titre avec l'équipe nationale et dispose donc de joueurs
de haut niveau, il est tout de même impossible de ne pas tirer un
parallèle entre les résultats et les dettes des clubs à l'heure où
l'UEFA tente de mettre en place le fair-play financier.
Le Real
Madrid se veut le plus grand club du monde. Avec un possible 10e titre
en Ligue des Champions (avec trois titres en 1997, 2000 et 2002), les
Merengues ont de quoi appuyer leurs dires. Mais ils sont aussi le club
le plus endetté du monde avec un passif de plus de 650 millions d'euros,
moins de 15 ans après avoir vendu sa "cité sportive" d'entraînement à
Madrid pour un peu moins de 500 millions d'euros.
Le club dispose
d'une des deux icônes du football mondial avec Cristiano Ronaldo et de
pléthore de stars. De Gareth Bale, qui a coûté plus de 100 millions
d'euros, à Karim Benzema, Angel Di Maria, Luka Modric etc... qui ont des
salaires affolant.
Et le Real, par son statut spécial (il appartient à ses socios
comme le Barca ou l'Athletic Bilbao), ne paie pas les mêmes charges
sociales que ses rivaux espagnols et encore moins que la plupart de ses
rivaux européens!
Bien sûr, les budgets de l'Atletico (130
millions, à hauteur de Lyon ou Marseille) ou Séville (84 millions à
hauteur de Bordeaux) paraissent des petits poucets à coté du géant
madrilène... Mais, ils traînent des dettes respectives de 500 et 49
millions.
Comme le Real en 2001, l'Atletico compte sur une
opération immobilière pour se renflouer en vendant son stade historique
du Vicente Calderon, situé tout près des quartiers populaires du sud de
la capitale mais aussi du Palais royal, pour aller jouer à la Peineta en
banlieue nord...
Au grand dam de beaucoup de ses supporteurs qui
estiment qu'on "vend la maison" après avoir déjà vendu ces dernières
années des bijoux comme Falcao, Fernando Torres, Kun Aguero, De Gea lors
de transferts en dizaines de millions d'euros. Heureusement, il dispose
d'un sponsor maillot généreux avec l'Azerbaïdjan.
Dans une
interview début avril à Inversion y Finanzas, le président de l'Atletico
Enrique Cerezo, le plus grand producteur de films en Espagne, affirme
se diriger vers un happy end.
"On dit qu'il y a 600 ou 700
millions d'euros de dettes au Trésor... Ils sont en train d'être payés.
Ces 600 millions, que tout le monde qualifie de +folie+, sont une petite
somme par rapport au volume d'argent généré dans le football", explique
M. Cerezo, qui reconnaît toutefois qu'il y a eu "une époque où les
clubs dépensaient plus que ce qu'ils gagnaient".
Quant au
Portugal, si Porto semble s'être serré la ceinture, le Benfica boit le
bouillon. Le club le plus titré du Portugal a 280 millions de dettes et a
payé 17 millions d'euros rien qu'en intérêts en 2012, soulignait
Publico en novembre.
"Les comptes de 2012-2013 montrent que le
Benfica et le Sporting continuent à emprunter des chemins qui vont les
placer dans une situation économique insoutenable", affirmait à Publico
Antonio Samagaio, professeur à l'Institut supérieur d'Economie et de
Gestion de Lisbonne.
(AFP)
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