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lundi 8 septembre 2014

JEM-2014 - Excellence sportive et engouement populaire

La Basse-Normandie, région phare de l'élevage équin, se devait de placer la barre haut pour la 7e édition des Jeux équestres mondiaux, du 23 août au 7 septembre: la réussite de l'organisation sportive et l'engouement populaire ont été au rendez-vous.

Mais "on n'a pas tout bien fait", concède néanmoins à l'heure du bilan le directeur général du comité d'organisation des JEM, Fabien Grosbon, auprès de l'AFP.
"La commande, c'était d'organiser 27 titres de champions du monde sur cinq sites différents. L'important, c'était de livrer l'excellence sportive, de faire un événement populaire et des stades pleins, et enfin de faire cette fête. Tout le monde a reconnu qu'on avait livré cette dimension-là".
"On va terminer à plus de 575.000 spectateurs. 83.000 places vendues sur le dressage, c'est du jamais vu, on va vendre plus de 110.000 places sur le saut d'obstacles. Le Village, c'est presque 200.000 personnes", affirme M. Grosbon. Mais les chiffres sont difficilement vérifiables. Le stade d'Ornano (capacité 21.000 places), dédié au football et qui sera rendu le 21 septembre à son propriétaire, le Stade Malherbe de Caen, était certes très bien garni pour les finales du CSO, mais pas plein comme un oeuf.
"On était sur des sites éclatés. A Lexington (Etats-Unis/JEM-2010), on était dans un parc et on circulait dans tous les coins sur des voiturettes de golf. A Aix-la-Chapelle (Allemagne/JEM-2006) aussi", rappelle Serge Lecomte, président de la Fédération française d'équitation. Faire disputer l'endurance dans la baie du Mont-Saint-Michel (Manche) et le cross du concours complet au Haras du Pin (Orne), le Versailles du cheval, était une bonne idée. Pour la valorisation du patrimoine et dans un souci politique de cohésion territoriale. Une belle vitrine pour le tourisme aussi, une de plus pour la Normandie après les festivités du 70e anniversaire du Débarquement. Mais cela a posé des problèmes d'intendance.
Le samedi noir des JEM a été ce 30 août, jour du cross, où quelque 50.000 personnes étaient attendues. Résultat: trois heures de bouchon, entre Argentan et Le Pin (15 km), pour des milliers d'automobilistes. Ceux qui avaient choisi les navettes ont connu la même galère, faute de couloir prioritaire. Les limites du réseau routier ornais sont apparues en plein jour.
"Dans l'accueil des médias, il fallait être meilleur au début", remarque Fabien Grosbon. Dans l'accueil tout court en fait. "Ces Jeux auraient pu être beaucoup plus amicaux, plus accueillants", a indiqué Breido Graf zu Rantzau, le président de la Fédération allemande d'équitation (DRV). La presse de son pays s'est ainsi fait l'écho de la mésaventure de Monika Theodorescu, l'entraîneur du dressage, molesté par le service de sécurité.
"La tendance, c'est qu'on sera à l'équilibre, ce qui est peut-être une première sur les Jeux, à part Aix-la-Chapelle", plaide M. Grosbon. Des 54 millions d'euros préventifs du dossier de candidature aux presque 79 millions du budget définitif, la part de l'argent public est restée la même, à 39 millions.
"On s'était dit qu'on aimerait changer la manière dont les gens voient la Normandie, la manière dont les gens voient l'équitation. Quelque chose de moins élitiste, de plus populaire", conclut le directeur général. Mais "le sport de haut niveau est toujours élitiste", tempère Serge Lecomte: "C'est l'équitation qu'on essaie de rendre accessible à tous. On n'y arrive pas trop mal puisque la fédération est la troisième (en France), après le football et le tennis. 700.000 cavaliers, c'est populaire".

(AFP)

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