La Basse-Normandie, région phare de l'élevage équin, se devait de placer la barre haut pour la 7e
édition des Jeux équestres mondiaux, du 23 août au 7 septembre: la
réussite de l'organisation sportive et l'engouement populaire ont été au
rendez-vous.
Mais "on n'a pas tout bien fait", concède néanmoins
à l'heure du bilan le directeur général du comité d'organisation des
JEM, Fabien Grosbon, auprès de l'AFP.
"La commande, c'était d'organiser 27 titres de
champions du monde sur cinq sites différents. L'important, c'était de
livrer l'excellence sportive, de faire un événement populaire et des
stades pleins, et enfin de faire cette fête. Tout le monde a reconnu
qu'on avait livré cette dimension-là".
"On va
terminer à plus de 575.000 spectateurs. 83.000 places vendues sur le
dressage, c'est du jamais vu, on va vendre plus de 110.000 places sur le
saut d'obstacles. Le Village, c'est presque 200.000 personnes", affirme
M. Grosbon. Mais les chiffres sont difficilement vérifiables. Le stade
d'Ornano (capacité 21.000 places), dédié au football et qui sera rendu
le 21 septembre à son propriétaire, le Stade Malherbe de Caen, était
certes très bien garni pour les finales du CSO, mais pas plein comme un
oeuf.
"On était sur des sites éclatés. A Lexington
(Etats-Unis/JEM-2010), on était dans un parc et on circulait dans tous
les coins sur des voiturettes de golf. A Aix-la-Chapelle
(Allemagne/JEM-2006) aussi", rappelle Serge Lecomte, président de la
Fédération française d'équitation. Faire disputer l'endurance dans la
baie du Mont-Saint-Michel (Manche) et le cross du concours complet au
Haras du Pin (Orne), le Versailles du cheval, était une bonne idée. Pour
la valorisation du patrimoine et dans un souci politique de cohésion
territoriale. Une belle vitrine pour le tourisme aussi, une de plus pour
la Normandie après les festivités du 70e anniversaire du Débarquement.
Mais cela a posé des problèmes d'intendance.
Le samedi noir des JEM a été ce 30 août, jour du cross, où
quelque 50.000 personnes étaient attendues. Résultat: trois heures de
bouchon, entre Argentan et Le Pin (15 km), pour des milliers
d'automobilistes. Ceux qui avaient choisi les navettes ont connu la même
galère, faute de couloir prioritaire. Les limites du réseau routier
ornais sont apparues en plein jour.
"Dans l'accueil
des médias, il fallait être meilleur au début", remarque Fabien Grosbon.
Dans l'accueil tout court en fait. "Ces Jeux auraient pu être beaucoup
plus amicaux, plus accueillants", a indiqué Breido Graf zu Rantzau, le
président de la Fédération allemande d'équitation (DRV). La presse de
son pays s'est ainsi fait l'écho de la mésaventure de Monika
Theodorescu, l'entraîneur du dressage, molesté par le service de
sécurité.
"La tendance, c'est qu'on sera à
l'équilibre, ce qui est peut-être une première sur les Jeux, à part
Aix-la-Chapelle", plaide M. Grosbon. Des 54 millions d'euros préventifs
du dossier de candidature aux presque 79 millions du budget définitif,
la part de l'argent public est restée la même, à 39 millions.
"On s'était dit qu'on aimerait changer la manière
dont les gens voient la Normandie, la manière dont les gens voient
l'équitation. Quelque chose de moins élitiste, de plus populaire",
conclut le directeur général. Mais "le sport de haut niveau est toujours
élitiste", tempère Serge Lecomte: "C'est l'équitation qu'on essaie de
rendre accessible à tous. On n'y arrive pas trop mal puisque la
fédération est la troisième (en France), après le football et le tennis.
700.000 cavaliers, c'est populaire".
(AFP)
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