La justice a débouté jeudi le "Petit Poucet" ariégeois de Luzenac qui
voit très probablement s'écrouler son rêve de montée en Ligue 2 à
laquelle les instances dirigeantes du foot s'opposent depuis trois mois.
Saisi
pour la troisième fois par le club dirigé par Fabien Barthez, le
tribunal administratif de Toulouse a rejeté la requête de Luzenac qui
réclamait la suspension de la dernière décision négative de la Ligue
datant du 27 août et son intégration en Ligue 2.
Le juge des
référés a, en effet, considéré "qu'en l'état de l'instruction, et en
l'absence notamment de démonstration de la jouissance effective par le
club de Luzenac (...) d'installations sportives susceptibles
d'accueillir toutes les compétitions prévues, aucun des moyens soulevés
par la SASP Luzenac Ariège Pyrénées ne paraît de nature à créer un doute
sérieux quant à la légalité de la décision contestée", a indiqué le
tribunal dans un communiqué.
La justice n'a donc pas suivi les
avocats du club qui martelaient que la décision de la Ligue de football
professionnel (LFP) de s'opposer à la montée de l'équipe en L2 était
partiale et entachée d'erreurs de droit. Contacté par l'AFP, le club se
refusait dans l'immédiat à tout commentaire.
Si un recours devant
le Conseil d'État est encore possible, ce non de la justice
administrative pourrait marquer la fin du feuilleton Luzenac alors qu'il
semble de plus en plus improbable que le club puisse être réintégré en
L2. Cinq journées du championnat ont déjà été jouées et Luzenac a, par
ailleurs, encore perdu deux joueurs de plus lundi, juste avant la fin du
mercato.
Interrogé mercredi à la sortie du tribunal, le président du club
Jérôme Ducros, qui a comparé son combat contre la Ligue à une "torture",
n'a pas souhaité indiquer si Luzenac pourrait in fine rejouer en
National.
Le club avait déjà été débouté mercredi par le CNOSF qui
lui avait proposé de s'en tenir à la décision de la LFP du 27 août. La
Ligue avait alors de nouveau barré la route de la L2 à Luzenac en
estimant que le club n'avait pas apporté de garantie suffisante à propos
de son stade.
Deuxième du Championnat National la saison passée,
Luzenac, petit village de 650 habitants niché sur les rives de l'Ariège,
avait gagné sa place en L2 sur le terrain. Mais sa montée avait d'abord
été refusée pour des critères financiers -point sur lequel il a
finalement obtenu gain de cause suite à un réexamen de sa situation
ordonné par la justice administrative- avant de buter sur la question du
stade.
Pour la Ligue, le stade Ernest-Wallon, où jouent les
rugbymen du Stade Toulousain et où Luzenac comptait organiser ses
rencontres à domicile, n'est pas aux normes notamment en matière de
vidéo-surveillance et Luzenac n'a pas fourni l'accord réclamé de mise à
disposition définitive d'Ernest-Wallon.
Afin de tenter de débloquer la situation, la mairie de Toulouse avait pourtant mis le Stadium, où joue habituellement le
TFC (Ligue 1), à disposition de Luzenac, le temps que soient réalisés
les travaux de mise aux normes d'Ernest-Wallon. Un coup de pouce qui n'a
pas pesé dans la balance.
"Depuis le début, on nous oppose des
interprétations différentes sur les conventions de mise à disposition
(...). Les exigences de la Ligue débordent largement le règlement",
avait dénoncé mercredi l'avocat de Luzenac, Jean-Jacques Bertrand.
Le
conflit entre la Ligue et Luzenac, le feuilleton de l'été du foot
français, a également débordé sur le terrain politique, le club ayant
reçu le soutien du président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, élu
de l'Ariège, et de Thierry Braillard, secrétaire d'État aux Sports qui
doit rencontrer les dirigeants et les joueurs de Luzenac vendredi à
Toulouse.
(AFP)
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