Qatar: disparition de 2 Britanniques enquêtant sur les conditions de travail d'ouvriers

La Grande-Bretagne a affirmé jeudi étudier des informations faisant état de la disparition au Qatar de deux Britanniques qui enquêtaient sur les conditions de travail des immigrés travaillant sur les chantiers en vue du Mondial-2022.

"Nous avons entendu parler d'informations selon lesquelles deux ressortissants britanniques ont été arrêtés au Qatar et nous enquêtons", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'ambassade britannique à Doha.
L'ONG Global Network for Rights and Development (GNRD), basée en Norvège, a annoncé mercredi que deux de ses employés britanniques -- Krishna Upadhyaya et Ghimire Gundev -- avaient disparu à Doha après s'être plaints d'être suivis par la police.
L'ONG de défense des droits de l'Homme Amnesty international a appelé dans un communiqué les autorités qataries à communiquer immédiatement sur "le sort des deux Britanniques disparus" et à "dissiper les craintes grandissantes indiquant qu'ils risquent d'être soumis à la torture ou à des mauvais traitements".
"Si les autorités qataries ont arrêté ces hommes, elles doivent expliquer pourquoi, où, et si des faits leur sont reprochés", a réclamé Saïd Boumedouha, directeur adjoint d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord.
Cette "disparition forcée est extrêmement préoccupante et l'enchaînement des évènements rapportés par les deux hommes avant leur disparition indique qu'ils ont pu être arrêtés en raison de leur travail sur les droits de l'Homme", a-t-il ajouté.
Les deux chercheurs enquêtaient sur les conditions de travail des ouvriers immigrés après les promesses faites en février par les autorités de mener des réformes pour répondre aux critiques internationales.
M. Upadhyaya avait envoyé un SMS à ses employeurs disant que lui et son collègue "étaient harcelés et suivis par la police qatarie", indique GNRD.
Celle-ci a demandé "une coopération immédiate de la part des autorités qataries pour qu'elles révèlent le sort" de ces deux personnes.
"Si ses employés devaient être soumis à toute sorte de (violences) physique ou psychologique, GNRD est prêt à engager une procédure légale", avertit l'ONG.
Amnesty a pour sa part indiqué avoir écrit au gouvernement qatari pour réclamer des informations sur le sort des deux hommes.
Depuis l'attribution en 2010 du Mondial de football 2022, le riche émirat gazier fait l'objet de vives critiques de la part des organisations des droits de l'Homme et syndicales qui dénoncent le sort réservé aux travailleurs étrangers.

(AFP)