Un nombre record de bateaux, près de deux millions de personnes
attendues, des hôtels, cafés et restaurants pris d'assaut: la ville de
Saint-Malo connaît l'affluence des grands jours à l'occasion de la Route
du Rhum, un évènement sportif aux retombées économiques et médiatiques
considérables.
"C'est la grande marée" humaine, "c'est
époustouflant", confiait-on mardi à l'Office de Tourisme, alors qu'à
cinq jours du départ de la dixième édition de la mythique course
transatlantique, Saint-Malo était baignée de soleil.
Selon les
estimations, quelque 1,8 million de personnes sont attendues sur une
dizaine de jours dans la cité corsaire et dans la région, depuis
l'ouverture du village de la course, vendredi 24 octobre, jusqu'au jour
du départ, dimanche 2 novembre.
Un chiffre à peine inférieur à
celui du nombre annuel moyen de personnes visitant Saint-Malo, soit
environ 2,5 millions, selon l'Office du Tourisme.
Une foule qui va
arpenter les quais de la ville, au pied des remparts, où sont amarrés
les 91 voiliers, ou qui envahira la côte et les falaises, de la pointe
du Grouin au cap Fréhel, le jour J, pour suivre le début du sprint
transatlantique vers la Guadeloupe sur une mer constellée
d'embarcations.
"C'est gigantesque", commente le maire de la
ville, Claude Renoult, dont la commune investit 1,4 million d'euros pour
cet évènement. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Ainsi, lors de
la précédente édition, en 2010, la Route du Rhum a représenté quelque
294.000 nuitées. Les retombées pour le secteur sont évaluées à 30
millions d'euros.
Un tour dans la ville permet de vérifier que
les rues, les commerces, les restaurants ou les bars sont pris d'assaut.
Que les files s'allongent devant les sandwicheries et les stands de
crêpes. Qu'il suffit que la brise se lève ou la pluie fasse son
apparition pour que les promeneurs se précipitent pour se coiffer d'un
bonnet de laine, acheter un parapluie...
Et c'est sans compter ce
qu'investissent les sponsors qui profitent de ce moment pour soigner
leurs relations publiques. "Là, les retombées sont incalculables",
souligne le responsable du développement économique à la CCI, Philippe
Serrand.
-'l'occasion de faire du business'-
La Route du Rhum est "le grand évènement de la voile " sur lequel
les sponsors des 91 voiliers continuent de miser, selon le maire de
Saint-Malo. "Tout le monde profite de ce moment-là pour faire venir des
clients, des fournisseurs, des partenaires et éventuellement des
investisseurs", s'enthousiasme-t-il.
Déjeuners, cocktails,
réceptions, et, le jour du départ, sorties en mer: la course "est une
formidable occasion de faire du business et les entreprises malouines
sont les premières à en profiter", note Philippe Serrand.
La
filière nautique bénéficie aussi de la course, ajoute ce dernier.
"Certes, il n'y a pas de chantier naval dans le secteur, mais des
entreprises sont spécialisées dans les domaines techniques: voiles,
winches..." Et la Route du Rhum permet de développer cette expertise.
Enfin,
Saint-Malo bénéficie de retombées médiatiques inestimables: "cette
année, 900 personnes des médias, journalistes et techniciens, sont
accréditées", détaille Pierre Bojic, directeur général de Pen Duick, la
société organisatrice de la course, filiale du groupe de presse le
Télégramme, dont le départ sera retransmis sur France 3.
Des
heures de directs, des reportages, des magazines, des portraits de
skippers... "et le nom de Saint-Malo va ainsi être prononcé des milliers
de fois", se réjouit Laurence Bozzuffi, la directrice de l'Office du
Tourisme.
"Saint-Malo est sous les feux de la rampe pendant dix
jours et même plus, car il y a un +effet rebond+ de la Route, bien
au-delà de la course", renchérit Philippe Serrand.
"La route du
Rhum génère des retours de fréquentation", analyse-t-il : "Les gens qui
sont venus pour la course reviennent à Saint-Malo". De la même façon,
"les téléspectateurs séduits par les images viennent découvrir la
ville".
Et c'est tout bénéfice pour la cité corsaire, ses commerces et ses entreprises.
(AFP)
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