mercredi 29 octobre 2014

Route du Rhum: grande marée de retombées économiques pour Saint-Malo

Un nombre record de bateaux, près de deux millions de personnes attendues, des hôtels, cafés et restaurants pris d'assaut: la ville de Saint-Malo connaît l'affluence des grands jours à l'occasion de la Route du Rhum, un évènement sportif aux retombées économiques et médiatiques considérables.

"C'est la grande marée" humaine, "c'est époustouflant", confiait-on mardi à l'Office de Tourisme, alors qu'à cinq jours du départ de la dixième édition de la mythique course transatlantique, Saint-Malo était baignée de soleil.
Selon les estimations, quelque 1,8 million de personnes sont attendues sur une dizaine de jours dans la cité corsaire et dans la région, depuis l'ouverture du village de la course, vendredi 24 octobre, jusqu'au jour du départ, dimanche 2 novembre.
Un chiffre à peine inférieur à celui du nombre annuel moyen de personnes visitant Saint-Malo, soit environ 2,5 millions, selon l'Office du Tourisme.
Une foule qui va arpenter les quais de la ville, au pied des remparts, où sont amarrés les 91 voiliers, ou qui envahira la côte et les falaises, de la pointe du Grouin au cap Fréhel, le jour J, pour suivre le début du sprint transatlantique vers la Guadeloupe sur une mer constellée d'embarcations.
"C'est gigantesque", commente le maire de la ville, Claude Renoult, dont la commune investit 1,4 million d'euros pour cet évènement. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Ainsi, lors de la précédente édition, en 2010, la Route du Rhum a représenté quelque 294.000 nuitées. Les retombées pour le secteur sont évaluées à 30 millions d'euros.
Un tour dans la ville permet de vérifier que les rues, les commerces, les restaurants ou les bars sont pris d'assaut. Que les files s'allongent devant les sandwicheries et les stands de crêpes. Qu'il suffit que la brise se lève ou la pluie fasse son apparition pour que les promeneurs se précipitent pour se coiffer d'un bonnet de laine, acheter un parapluie...
Et c'est sans compter ce qu'investissent les sponsors qui profitent de ce moment pour soigner leurs relations publiques. "Là, les retombées sont incalculables", souligne le responsable du développement économique à la CCI, Philippe Serrand.

-'l'occasion de faire du business'- La Route du Rhum est "le grand évènement de la voile " sur lequel les sponsors des 91 voiliers continuent de miser, selon le maire de Saint-Malo. "Tout le monde profite de ce moment-là pour faire venir des clients, des fournisseurs, des partenaires et éventuellement des investisseurs", s'enthousiasme-t-il.
Déjeuners, cocktails, réceptions, et, le jour du départ, sorties en mer: la course "est une formidable occasion de faire du business et les entreprises malouines sont les premières à en profiter", note Philippe Serrand.
La filière nautique bénéficie aussi de la course, ajoute ce dernier. "Certes, il n'y a pas de chantier naval dans le secteur, mais des entreprises sont spécialisées dans les domaines techniques: voiles, winches..." Et la Route du Rhum permet de développer cette expertise.
Enfin, Saint-Malo bénéficie de retombées médiatiques inestimables: "cette année, 900 personnes des médias, journalistes et techniciens, sont accréditées", détaille Pierre Bojic, directeur général de Pen Duick, la société organisatrice de la course, filiale du groupe de presse le Télégramme, dont le départ sera retransmis sur France 3.
Des heures de directs, des reportages, des magazines, des portraits de skippers... "et le nom de Saint-Malo va ainsi être prononcé des milliers de fois", se réjouit Laurence Bozzuffi, la directrice de l'Office du Tourisme.
"Saint-Malo est sous les feux de la rampe pendant dix jours et même plus, car il y a un +effet rebond+ de la Route, bien au-delà de la course", renchérit Philippe Serrand.
"La route du Rhum génère des retours de fréquentation", analyse-t-il : "Les gens qui sont venus pour la course reviennent à Saint-Malo". De la même façon, "les téléspectateurs séduits par les images viennent découvrir la ville".
Et c'est tout bénéfice pour la cité corsaire, ses commerces et ses entreprises.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.