Marlène Harnois, médaille d'argent olympique de taekwondo pour la
France suspendue pour 2 ans après ses accusations de harcèlement, a
affirmé mercredi à l'AFP qu'elle arrêtait sa carrière, faute d'avoir
obtenu de son pays d'adoption une lettre lui permettant de concourir
pour son pays d'origine, le Canada.
"La France a refusé de manière
formelle et officielle de me libérer. Je suis contrainte d'arrêter ma
carrière", a affirmé Harnois depuis Montréal.
"Ma vie vient de s'arrêter brutalement. Pourquoi les dirigeants de la fédération française ne veulent-ils pas me laisser poursuivre mon rêve olympique
avec le Canada ? La raison qu'ils ne veulent pas s'avouer c'est qu'ils
se sentent menacés parce qu'aujourd'hui encore, je suis favorite pour
les jeux Olympiques de Rio (2016)", a-t-elle assuré.
"Ils ne
veulent pas que je ramène la médaille pour le Canada", a dit Harnois.
"J'ai sué pour la France que j'ai représentée fièrement. Et maintenant
on m'empêche de vivre ma passion. C'est petit".
Sollicitée par l'AFP, la fédération française de taekwondo n'a pu être jointe.
"Nous n'avons pas eu d'accord avec la fédération française de taekwondo", a commenté auprès de l'AFP Caroline Assalian,
chef du sport au Comité olympique canadien (COC). "C'est très, très
rare, qu'un pays ne laisse pas un athlète participer à des compétitions"
après un changement de nationalité.
"C'est triste pour elle,
triste pour nous et triste pour le sport", a ajouté Mme Assalian, selon
laquelle le COC a "tout fait" pour arriver à un accord.
Le 16
novembre, Marlène Harnois a combattu pour la première fois pour le
Canada sur un open, les Championnats du Commonwealth où elle atteint la
finale. Mais pour participer à des championnats internationaux et des
Grands Prix afin d'aller aux JO, elle a besoin d'une lettre de
libération de la fédération française.
Marlène
Harnois a quitté la France le 3 octobre pour s'installer à Montréal
après avoir été mise sous le coup d'une suspension de deux ans, infligée
le 19 juillet par la fédération française pour propos mensongers, et effective depuis fin novembre 2012.
Harnois
avait affirmé fin mai avoir été victime de harcèlement moral de la part
de Myriam Baverel, l'entraîneur national. Elle affirmait également
avoir été contrainte de contracter un mariage blanc (en 2006) pour
obtenir la nationalité française (en 2008). Elle a divorcé en 2009.
(AFP)
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