De la neige pour Noël. A quelques jours des vacances, c'est ce
qu'espèrent les stations de ski, condamnées à n'ouvrir, au mieux, qu'une
petite partie de leurs pistes du fait de la douceur exceptionnelle des
températures.
"Bien sûr, c'est inquiétant, si la température
pouvait baisser de 5°C, ça serait bien...", reconnaît Michel Giraudy,
maire de Bourg-Saint-Maurice et président de France Montagnes.
A
moins d'une semaine du lancement de la saison, l'association de
promotion de la montagne compte seulement quarante stations ouvertes,
dont sept de ski de fond, sur les plus de 200 domaines skiables qui
quadrillent l'Hexagone.
"L'enneigement reste très timide.
L'automne a été doux. Globalement, ça a été un début de saison plutôt
tardif", confirme Cécile Coleou, prévisionniste à Météo France.
Les
Alpes du sud profitent d'un meilleur enneigement qu'au Nord, mais qui
se concentre essentiellement au-dessus de 2.000 mètres. Et les
prévisions pour les jours à venir restent très incertaines.
Seules
les stations des Pyrénées semblent tirer leur épingle du jeu: "Elles
devraient toutes être en capacité d'ouvrir cette semaine, au moins à
50%", assure Laurent Reynaud, directeur de Domaines skiables de France.
"C'est
sûr qu'on a pris du retard mais on espère qu'il neigera pour Noël",
ajoute-t-il. "On est les agriculteurs de la neige. On fait avec ce que
le ciel nous donne".
Plus que le manque de précipitations, c'est
la douceur qui pose problème, empêchant la fabrication de neige
artificielle, qui n'est possible qu'avec des températures inférieures à
-2°C. Près d'une piste sur trois est aujourd'hui équipée de neige
artificielle en France.
Les quelques stations qui ont ouvert ne le
sont ainsi que très partiellement. A Tignes (Savoie), qui dispose
pourtant d'un grand domaine d'altitude, seulement 20% du domaine est
accessible.
"C'est un peu le yo-yo au niveau des températures",
explique Arnaud Trinquier, directeur des pistes de Tignes. "Depuis 8
ans, c'est la première saison aussi tardive et les vieux Tignards disent
que les conditions ressemblent à celles de la saison 1988-1989."
"Il serait temps que la neige tombe", lance Didier Arino,
directeur du cabinet Protourisme. En novembre, les réservations pour les
vacances de Noël étaient plutôt meilleures que l'année précédente, mais
la météo trop douce a fait fondre cette avance comme neige au soleil,
selon M. Arino.
"Les vacances au ski coûtent trop cher et les
Français ne peuvent se permettre de les louper: ils attendent le bon
enneigement et le bon prix pour réserver. Quand on part, on veut avoir
la certitude de skier", explique-t-il.
Actuellement "les
opérateurs perdent plus de temps à rassurer les clients qui ont déjà
réservé qu'à prendre de nouvelles réservations", ajoute-t-il.
En
Savoie-Mont-Blanc, les vacances de Noël affichent un recul de trois
points par rapport à l'hiver dernier, avec un taux de remplissage
prévisionnel des hébergements marchands de 71%. La semaine de Noël
affiche même une baisse de fréquentation de 7 points.
L'organisme
Savoie-Mont-Blanc Tourisme, qui regroupe 110 stations des deux Savoie,
assure cependant que le remplissage prévisionnel pour l'ensemble de la
saison est équivalent à l'an passé.
"Les réservations ne sont pas mal, on est à peu près au niveau de l'an dernier", confirme Michel Giraudy, de France Montagnes.
Les
Britanniques, première clientèle étrangère pour le ski, "viennent en
masse car le cours de la livre a augmenté", explique-t-il. Les
perspectives sont en revanche moins bonnes pour les Russes, qui
souffrent de la chute du rouble: leur fréquentation devrait baisser de
10 à 15%, selon France montagnes.
L'avant-saison et les vacances
de Noël représentent environ 25% de la fréquentation des stations de ski
hexagonales. Mais un lancement poussif ne prédit pas forcément la
performance sur la saison à venir.
Le manque de neige du mois de
décembre 2011 n'avait ainsi pas empêché la France de retrouver sa place
de première destination mondiale pour le ski, sur l'ensemble de l'hiver
2011-2012.
(AFP)
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