L'Allemand Helmut Digel, un dirigeant de la Fédération internationale
d'athlétisme (IAAF), estime que les critiques sur l'attribution des
Mondiaux-2019 au Qatar sont fondées et suggère une réforme de la
procédure de sélection au sein de l'IAAF, dans une interview mercredi au
Süddeutsche Zeitung.
"L'opinion générale était critique pour de
bonnes raisons. C'est incompréhensible que, après tous les problèmes
autour du Mondial-2022 de football et du Mondial-2015 de handball
(attribués au Qatar), le monde de l'athlétisme ait choisi le Qatar",
déclare Digel, membre du Conseil de l'IAAF et ancien président de la
Fédération allemande (DLV).
Doha a obtenu l'organisation des
Mondiaux-2019 le 18 novembre aux dépens de Eugene (Etats-Unis) et de
Barcelone (Espagne), grâce notamment à une promesse de nouveaux
parrainages de 30 millions d'euros, dévoilée peu avant le vote.
"C'est
chose courante dans le monde du sport. Et cela a eu un énorme impact si
près du vote", admet le président d'honneur de la DLV, précisant qu'une
"lettre avait été distribuée à chaque membre du Conseil quinze minutes
avant le vote".
"Le Qatar a agi selon nos règles. Mais la question
est de savoir si l'on assure l'avenir de notre sport en montant les
candidats les uns contre les autres", s'interroge le président de la
Commission marketing et promotion de l'IAAF.
Digel considère qu'il
n'est pas bon de tout baser sur l'aspect financier dans la procédure de
sélection des candidats. Car "c'est dans les démocraties occidentales
qu'il y a le plus de fans et si elles n'obtenaient plus l'organisation
de grands événements, ce serait un énorme préjudice" pour le sport,
souligne-t-il.
La désignation du Qatar a également été critiquée
par Amnesty International et Human Rights Watch, comme cela a été le cas
depuis l'attribution du Mondial-2022 de football au riche émirat
gazier.
(AFP)
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