Le comité olympique américain (Usoc) a surpris jeudi en retenant
Boston, plutôt que Los Angeles, Washington ou San Francisco, pour être
candidate à l'organisation des jeux Olympiques d'été 2024 et mettre fin à
deux décennies d'attente.
Réunis à huis clos dans un salon de
l'aéroport de Denver (Colorado), les quinze membres du comité directeur
de l'Usoc ont conclu par un bref communiqué un processus débuté il y a
vingt-deux mois avec initialement 35 villes intéressées, réduites à
quatre pré-sélectionnées qui avaient exposé leur dossier de candidature
en décembre.
"La décision a été prise à l'issue de vives
discussions et après plus d'un tour de scrutin. Boston a reçu au final
le soutien unanime des membres du comité directeur", a indiqué l'Usoc.
"Nous
sommes impatients de soumettre notre candidature pour les JO-2024 et
nous pensons que nous avons avec Boston un partenaire costaud pour
présenter un dossier convaincant", a expliqué Larry Probst, le président
de l'Usoc, cité dans le communiqué.
"Le processus de consultation
mis en place a permis de définir une candidature américaine forte qui
peut servir les athlètes, les mouvements olympique et paralympique",
a-t-il ajouté.
L'enjeu est de taille pour les Etats-Unis qui n'ont plus accueilli les JO d'été depuis 1996 à Atlanta (Géorgie, sud).
La
nation-phare du mouvement olympique, en termes de résultats sportifs et
de financement de l'événement le plus suivi au monde, reste sur deux
échecs cuisants, en 2012 et 2016 où New York et Chicago n'avaient
respectivement pas pesé lourd face à Londres et Rio de Janeiro.
Le
mouvement olympique a certes fait escale aux Etats-Unis, en 2002 à Salt
Lake City (Utah), mais il s'agissait "seulement" des JO d'hiver, moins
suivis.
Boston (nord-est) qui a jusqu'au 8 janvier 2016 pour
déposer son dossier final de candidature, sera opposé à plusieurs
candidatures européennes alors que les JO-2020 auront lieu à Tokyo.
Rome
s'est formellement déclarée, Paris, organisatrice des JO-1924,
réfléchit encore, tout comme Hambourg et Berlin, ou encore une
candidature conjointe de Johannesburg et Pretoria pour une première
africaine.
En choisissant Boston plutôt que Los Angeles, qui avait
pourtant les faveurs des pronostics, l'Usoc qui tiendra une conférence
de presse vendredi à Boston à 08h15 locales (13h15 GMT), espère répondre
aux voeux du Comité international olympique et de son président Thomas
Bach qui cherchent à réduire les coûts et ouvrir de nouveaux horizons.
La
candidature de la capitale du Massachusetts (650.000 habitants, 7,5
millions pour l'agglomération) réputée pour ses universités et
laboratoires du recherche, se veut à taille humaine avec des sites de
compétition concentrés dans un périmètre restreint.
"Des
Jeux à Boston pourraient être les plus novateurs, durables et excitants
de l'histoire, ils pourraient inspirer les futures générations de
décideurs", a assuré John Fish, le président de Boston 2024.
"Les
Etats-Unis ont quelque chose d'unique à offrir aux athlètes du monde
entier", a renchéri Angela Ruggiero, membre du comité exécutif du CIO.
"Je veux faire partager à mes collègues du CIO la vision de Boston pour des JO centrés sur les athlètes", a-t-elle ajouté.
Mais
si Los Angeles, mégalopole de plus de 20 millions d'habitants qui a
accueilli l'événement à deux reprises (1932 et 1984), pouvait effrayer
le CIO, Boston a aussi ses inconvénients avec l'hostilité d'une partie
de la population déjà bien organisée autour de l'association No Boston
Olympics.
La ville a été aussi le cadre d'attentats lors de son
prestigieux marathon en avril 2013 qui avaient fait trois morts et 264
blessés.
Barack Obama a rappelé que Boston "nous avait enseigné à
tous ce que voulait dire être forts": "le président et la Première dame
ne pouvaient pas être plus fiers et soutiennent avec conviction cette
candidature", a ajouté la Maison Blanche dans son communiqué.
Il
faudra attendre septembre 2017, date où le CIO dévoilera à Lima le nom
de la ville-organisatrice des 33e JO d'été, pour savoir si le pari
américain était gagnant.
(AFP)
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