La sculpture d'un Superman rouge, arborant une faucille et un marteau
sur le torse, a suscité des plaintes de plusieurs skieurs dans la
station de Val d'Isère (Savoie), amenant la société des téléphériques à
déplacer l'objet du litige, selon des sources concordantes.
Entièrement
rouge, l'oeuvre monumentale, de trois mètres de haut, représentant un
Superman tendant le bras à la manière de Staline, avait été installée à
la gare de téléphérique de Bellevarde (2.827 mètres), dans le cadre
d'une exposition à ciel ouvert de l'artiste Richard Orlinski.
"Entre
cinq et dix personnes, plutôt des gens âgés qui ont connu la Guerre
froide, se sont plaintes. Elles faisaient une fixation sur la faucille
et le marteau", a expliqué à l'AFP Frédéric Charlot, directeur général
de la société des téléphériques de Val d'Isère (STVI).
"On a eu
des critiques, alors on s'est dit: +On ne va pas la laisser là sous le
nez de nos clients à la sortie du téléphérique, on va le mettre
ailleurs+", a-t-il ajouté, confirmant une information du Dauphiné
Libéré.
Pourtant, cette oeuvre "n'est pas une déclaration
politique, évidemment. C'est de l'art", insiste M. Charlot, en jugeant
le concept "super rigolo, léger et sympa".
L'idée du sculpteur
était d'imaginer que le super héros, en provenance de la planète
Krypton, ait atterri en Union Soviétique au lieu des États Unis, et
qu'il se soit mis à incarner la propagande communiste.
"C'est
plein de sens. Il y a une réflexion sur la Guerre froide, sur
l'affrontement des blocs", explique Richard Orlinski, 48 ans, en se
défendant d'être un provocateur.
"J'ai exposé à Courchevel, à
Cannes et à Paris, qui ne sont pas des villes communistes",
précise-t-il, en se disant "déçu" de voir sa sculpture déplacée.
Actuellement
stockée dans un garage de la STVI, la statue, d'un prix de 130.000
euros, pourrait être installée sur le front de neige de Val d'Isère.
"On n'a pas encore l'autorisation du maire", dit cependant Jane Griffiths, dont la galerie est à l'origine de l'exposition.
La
Britannique, élue au conseil municipal de Val d'Isère, dit être "tombée
des nues" quant elle a appris la polémique. "Dans ma galerie, j'ai des
choses qui provoquent mais ça, j'aurais jamais pensé que les gens le
prendraient au premier degré", raconte-t-elle.
"Je vais tout faire pour la garder ici", ajoute-t-elle.
(AFP)
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