Réclamé par l'UEFA, recommandé par le rapport Glavany sur le football
durable, le rapprochement entre clubs et associations de supporteurs
pourrait faire l'objet d'une proposition de loi en raison des réticences
des instances du football français.
Réunis mercredi après-midi au
Sénat lors des Assises du supporterisme, des parlementaires de toutes
obédiences ont en effet présenté un texte permettant l'implication des
supporteurs dans la vie des clubs et des instances nationales du
football.
Soutenu entre autres par Marie-George Buffet (PCF),
Nicolas Dupont-Aignan (DLF), François de Rugy (EELV) ou Dominique Bailly
(PS), le texte dépasse les clivages et prévoit d'imposer la
représentation des supporteurs dans les instances, les fédérations, dans
les sociétés commerciales qui exploitent les clubs et étendre les
dispositions sur le crowfunding (financement participatif) afin de
permettre à des supporteurs de devenir actionnaires.
Ce recours à
l'arsenal législatif est en partie le résultat du refus des autorités du
football (fédération, ligue et représentants des clubs), de dialoguer
avec les différentes associations de supporteurs réunies dans le Conseil
national des supporters de football (CNSF).
"La FFF est ouverte
au dialogue avec les supporteurs, mais avec une organisation structurée
et représentative ", indique-t-on à la FFF qui, comme la Ligue et
l'UCPF, avait laissé sa chaise vide, mercredi, sous-entendant que le
CNSF n'est pas représentatif.
Or ce Conseil, fédérant quatre
associations de supporteurs, est déjà reconnu par l'association
européenne des supporteurs (Supporters Direct Europe), adoubée par
l'UEFA. Cette dernière avait, l'an dernier, fustigé l'absence de
dialogue imposé par la FFF, comparée sur ce point à ses homologues de
"Moldavie ou d'Azerbaïdjan", les deux dernier pays de la confédération
où le dialogue autorités-supporteurs est au point mort.
"C'est le
serpent qui se mord la queue" a regretté François de Rugy, député EELV
de Loire-Atlantique à l'issue des débats. "Pour être structuré, il faut
qu'il y ait un cadre. Si l'on dit avant de discuter d'une
représentation, +on vous demande d'être représentatifs+, ça ne peut pas
marcher."
Sénateur du Nord et lui-même supporteur du RC Lens où il
a tenté de créer une politique participative sur le modèle des socios
espagnols, qui apparaissent au capital des clubs, Dominique Bailly
estime lui que le recours au législatif n'est pas la panacée mais que
"s'il existe des sports fermés, légiférer peut être la bonne solution".
Le secrétaire d'Etat aux sports Thierry Braillard, auteur de l'allocution
d'introduction des Assises, a lui donné son aval au texte de la
proposition de loi. C'est son prédécesseur, Valérie Fourneyron, qui
avait commandé au député PS Jean Glavany, un rapport sur le football
durable dont les recommandations en matière de supporterisme, signées
par la FFF, la Ligue et l'UCPF, sont restées lettre morte.
(AFP)
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