"Nous serons prêts mais il n'y a pas de temps à perdre": à 100 jours
de l'ouverture des premiers Jeux européens (12-28 juin) à Bakou, en
Azerbaïdjan, les organisateurs peuvent être confiants, grâce aux énormes
moyens de cette ex-république soviétique des bords de la mer Caspienne,
riche en hydrocarbures.
Désignée en décembre 2012 pour organiser
la première édition des Jeux européens, "la cité des vents", sa
signification dans la langue azéri "n'a eu que très peu de temps pour se
préparer", rappelle Simon Clegg, le directeur général du comité
d'organisation.
Le stade national, une enceinte de 66.000 places
réplique dans son design extérieur de l'Allianz Arena de Munich, est
quasiment terminé et une armée d'ouvriers s'affairent pour terminer les
espaces verts et le terminus des bus qui reste à goudronner. Le stade,
où il reste à poser une pelouse neuve, abritera les cérémonies
d'ouverture et de clôture et les deux jours d'épreuves d'athlétisme.
Sur
les 18 sites qui accueillent 20 sports, dont quatre non olympiques et
6000 athlètes, cinq ont été construits pour l'occasion, dont le stade et
le centre aquatique, avec la première piscine olympique du pays.
Ces
infrastructures visent à couronner de succès cette première édition des
Jeux européens, désormais organisés tous les quatre ans. Certaines
disciplines (Tir à l'arc, boxe, tennis de table...) offriront des
billets pour les JO-2016 à Rio.
Si M. Clegg confirme un budget
d'organisation de quelque 975 millions d'euros -alors que les JO de
Londres ont coûté 11 milliards d'euros-, en revanche, il ne donne aucun
chiffre sur le coût des installations.
"Beaucoup d'installations
étaient déjà programmées et par ailleurs faut-il y inclure par exemple
le nouveau terminal de l'aéroport ?", rétorque cet ancien directeur du
Comité olympique britannique et l'un des artisans des JO de Londres
2012.
Dépendant largement de ses exportations d'hydrocarbures, le
pays a subi de plein fouet la baisse du pétrole et a dû, fin février,
dévaluer de 34% sa monnaie, le manat, par rapport au dollar.
"Cela a entraîné une certaine rationalisation de nos dépenses,
mais n'a provoqué qu'une réduction modeste de notre budget", concède M.
Clegg.
Bakou "a de toutes façons des échéances à respecter afin
que tout soit prêt pour l'ouverture le 12 juin", précise de son côté
William Louis-Marie, directeur de la communication de l'événement.
Assis
sur des réserves gigantesques de pétrole et de gaz, le pays,
indépendant depuis 1991 et dirigé d'une main de fer par le président
Ilham Aliev, 53 ans, qui a succédé à son père, utilise le sport, à
l'instar du Qatar, pour faire sa promotion et tenter de diversifier son
économie en développant le tourisme.
Après les Jeux européens,
Bakou accueillera un Grand Prix de Formule 1 en 2016 ainsi que trois
matches de l'Euro de football en 2020, dont un quart de finale.
Mais
l'objectif ultime est d'organiser un jour les jeux Olympiques, quête
dans laquelle le pays a déjà échoué par deux fois, pour les JO 2016 et
2020, mais devrait postuler de nouveau pour ceux de 2024.
"L'Azerbaïdjan
a un président qui aime et comprend le sport et qui comprend comment le
sport peut être utilisé pour atteindre des objectifs politiques",
explique encore M. Clegg.
Mais la petite république du Caucase
(neuf millions d'habitants, dont trois vivent à Bakou), si elle veut
devancer Paris ou Boston, probables candidats dans la course aux JO,
devra d'abord réussir ses Jeux européens et avant tout rassurer sur deux
points très épineux: ses heurts répétés avec l'Arménie au sujet de la région disputée par les deux pays du Nagorny-Karabakh et la situation des
droits de l'homme. Fin février, le commissaire aux droits de l'Homme du
Conseil de l'Europe a dénoncé dans un rapport les "carences
systématiques" en matière de liberté d'expression dans le pays.
(AFP)
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