vendredi 6 mars 2015

Jeux européens: à 100 jours de l'ouverture, Bakou se veut confiante

"Nous serons prêts mais il n'y a pas de temps à perdre": à 100 jours de l'ouverture des premiers Jeux européens (12-28 juin) à Bakou, en Azerbaïdjan, les organisateurs peuvent être confiants, grâce aux énormes moyens de cette ex-république soviétique des bords de la mer Caspienne, riche en hydrocarbures.

Désignée en décembre 2012 pour organiser la première édition des Jeux européens, "la cité des vents", sa signification dans la langue azéri "n'a eu que très peu de temps pour se préparer", rappelle Simon Clegg, le directeur général du comité d'organisation.
Le stade national, une enceinte de 66.000 places réplique dans son design extérieur de l'Allianz Arena de Munich, est quasiment terminé et une armée d'ouvriers s'affairent pour terminer les espaces verts et le terminus des bus qui reste à goudronner. Le stade, où il reste à poser une pelouse neuve, abritera les cérémonies d'ouverture et de clôture et les deux jours d'épreuves d'athlétisme.
Sur les 18 sites qui accueillent 20 sports, dont quatre non olympiques et 6000 athlètes, cinq ont été construits pour l'occasion, dont le stade et le centre aquatique, avec la première piscine olympique du pays.
Ces infrastructures visent à couronner de succès cette première édition des Jeux européens, désormais organisés tous les quatre ans. Certaines disciplines (Tir à l'arc, boxe, tennis de table...) offriront des billets pour les JO-2016 à Rio.
Si M. Clegg confirme un budget d'organisation de quelque 975 millions d'euros -alors que les JO de Londres ont coûté 11 milliards d'euros-, en revanche, il ne donne aucun chiffre sur le coût des installations.
"Beaucoup d'installations étaient déjà programmées et par ailleurs faut-il y inclure par exemple le nouveau terminal de l'aéroport ?", rétorque cet ancien directeur du Comité olympique britannique et l'un des artisans des JO de Londres 2012.
Dépendant largement de ses exportations d'hydrocarbures, le pays a subi de plein fouet la baisse du pétrole et a dû, fin février, dévaluer de 34% sa monnaie, le manat, par rapport au dollar.
"Cela a entraîné une certaine rationalisation de nos dépenses, mais n'a provoqué qu'une réduction modeste de notre budget", concède M. Clegg.
Bakou "a de toutes façons des échéances à respecter afin que tout soit prêt pour l'ouverture le 12 juin", précise de son côté William Louis-Marie, directeur de la communication de l'événement.
Assis sur des réserves gigantesques de pétrole et de gaz, le pays, indépendant depuis 1991 et dirigé d'une main de fer par le président Ilham Aliev, 53 ans, qui a succédé à son père, utilise le sport, à l'instar du Qatar, pour faire sa promotion et tenter de diversifier son économie en développant le tourisme.
Après les Jeux européens, Bakou accueillera un Grand Prix de Formule 1 en 2016 ainsi que trois matches de l'Euro de football en 2020, dont un quart de finale.
Mais l'objectif ultime est d'organiser un jour les jeux Olympiques, quête dans laquelle le pays a déjà échoué par deux fois, pour les JO 2016 et 2020, mais devrait postuler de nouveau pour ceux de 2024.
"L'Azerbaïdjan a un président qui aime et comprend le sport et qui comprend comment le sport peut être utilisé pour atteindre des objectifs politiques", explique encore M. Clegg.
Mais la petite république du Caucase (neuf millions d'habitants, dont trois vivent à Bakou), si elle veut devancer Paris ou Boston, probables candidats dans la course aux JO, devra d'abord réussir ses Jeux européens et avant tout rassurer sur deux points très épineux: ses heurts répétés avec l'Arménie au sujet de la région disputée par les deux pays du Nagorny-Karabakh et la situation des droits de l'homme. Fin février, le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe a dénoncé dans un rapport les "carences systématiques" en matière de liberté d'expression dans le pays.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.