Pour la première fois, conformément aux promesses de "transparence",
le Comité international olympique publie le montant des indemnités
versées à ses membres, dont son président Thomas Bach, qui va toucher
225.000 euros par an, et a appelé les autres organisations sportives à
en faire de même.
Le CIO a ainsi révélé jeudi qu'il allait verser à
chacun de ses 102 membres actifs et 35 membres honoraires, parmi
lesquels l'ancien controversé président de l'UCI Hein Verbruggen, une
indemnité journalière de 450 dollars (418 euros) quand ils siègent.
A
cela s'ajoute une indemnité annuelle de 7.000 dollars (6.500 euros)
pour couvrir les frais administratifs. Les frais de voyage et
d'hébergement des membres, "tous bénévoles", rappelle le CIO, sont déjà
pris en charge.
Le président Thomas Bach, ancien champion
olympique d'escrime à Montréal en 1976 et avocat de profession, "en
mission chaque jour de l'année", explique le CIO, ne recevra "ni
l'indemnité annuelle ni l'indemnité journalière" mais "une somme globale
annuelle de 225.000 euros, indexée sur l'inflation".
Cette
procédure "conduira à des économies pour le CIO et à plus de
transparence", souligne le président de la Commission d'éthique, le
magistrat sénégalais Youssoupha Ndiaye.
-Une première-
Les membres de la Commission exécutive du CIO --l'instance
suprême du mouvement olympique-- au nombre de 14, dont dix membres et
quatre vice-présidents, reçoivent eux une indemnité double (836 euros)
par jour quand ils siègent.
Il est difficile de dire combien de
jours les membres du CIO siègent par an et donc le montant des
indemnités qu'ils touchent, car beaucoup, en plus des sessions annuelles
et autres congrès, figurent dans une ou plusieurs commissions.
La
publication de ces chiffres, proposée par la commission d'éthique du
CIO, s'inscrit dans la politique de "transparence et de bonne
gouvernance" contenue dans l'Agenda 2020 défendu par le président Thomas
Bach et adopté en décembre dernier à Monaco.
Selon une source au CIO, "c'est la première fois qu'une grande organisation sportive rend publics de tels chiffres".
Les
montants de ces indemnités, selon des propositions de la Commission
d'éthique, ont été adoptés à Rio lors de la réunion de la Commission
exécutive du 26 au 28 février.
Ensuite, "lors de sa réunion à
Lausanne le 23 mars, la Commission d'éthique a conseillé au président de
publier ces chiffres dès que possible sans attendre la publication du
rapport annuel", explique le CIO dans son communiqué.
-'Accroître la transparence'-
La Commission d'éthique appelle "toutes les organisations
sportives membres du mouvement olympique à adopter une politique
semblable et à rendre publiques" les indemnités versées à leurs
responsables, afin "d'accroître la transparence dans le mouvement
sportif".
Difficile de ne pas voir dans cette recommandation un
appel du pied notamment à la Fifa, dont le président Sepp Blatter est
lui-même membre du CIO. Le Suisse est à la tête d'une instance mondiale
du football prospère et montrée du doigt pour les soupçons de corruption
dans l'attribution des Mondiaux 2018 en Russie et 2022 au Qatar.
Assise
sur des réserves de plus de 1,5 milliard de dollars (1,38 milliard
d'euros), la Fifa a annoncé le 20 mars un bénéfice de 338 millions de
dollars (312 M EUR) sur la période 2011-2014 pour un chiffre d'affaires
de 5,7 milliards de dollars (5,2 md EUR).
Si la Fifa se veut
transparente sur ses dépenses de personnel (397 M USD soit 366 M EUR sur
quatre ans, pour 474 employés fin décembre 2014), elle ne révèle pas en
revanche les émoluments de son président. "Simplement parce que
contrairement à une entreprise cotée en Bourse, nous n'y sommes pas
obligés", a expliqué son directeur financier Markus Kattner.
Lors
du dernier comité exécutif à Zurich, à la question d'un journaliste qui
lui demandait s'il rendrait public un jour son salaire, M. Blatter n'a
tout simplement pas répondu.
(AFP)
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