La Fédération laotienne de football a annoncé mardi une enquête
concernant des joueurs africains, mineurs, qui auraient été contraints
de signer des contrats dans un club du sud du pays communiste, sans
rémunération adéquate.
"Nous avons envoyé des représentants sur
place pour mener une enquête approfondie, notamment des entretiens avec
les joueurs", a annoncé à l'AFP le secrétaire général de la Fédération,
Xaybandith Rasphone.
Cette enquête fait suite à une première de la
BBC citant des adolescents africains ayant intégré l'école de football
du club de Champasak United, basé à Paksé, dans le sud du Laos.
Contactée
par l'AFP, la Fifa a confirmé "être en contact avec plusieurs
fédérations membres pour collecter toutes les informations disponibles
afin d'évaluer le problème et sauvegarder l'intérêt des mineurs".
Parmi
les accusateurs, le footballeur Kesselly Kamara, 14 ans, reparti depuis
au Liberia, a décrit à la BBC des conditions d'accueil misérables, "à
trente dans une même pièce", avec des matelas à même le sol.
Au
Laos, où la population vit dans des maisons sur pilotis, il est
cependant courant de se coucher sur des matelas posés sur le plancher en
bois ou en béton.
Selon la BBC, 17 adolescents ont quitté le
club il y a trois mois, après que la Fifa a découvert l'affaire, mais
six ont choisi de rester.
Le club, interrogé mardi par l'AFP, a démenti avoir attiré les jeunes avec des promesses de bons salaires.
"Le
club avait pour but d'aider des Africains. Nous avons lancé ce
programme pour leur permettre de venir étudier dans notre académie avec
un entraîneur international", a assuré Ponsawan Siwawong, un responsable
du Champasak United.
Ponsawan certifie que les joueurs africains
sélectionnés avaient "entre 17 et 20 ans". Ils étaient nourris et logés
et recevaient 100 dollars par mois, a-t-il affirmé.
Selon les données de la Banque mondiale en 2012, le salaire moyen par habitant au Laos s'élevait à 105 dollars.
Les
joueurs de football africains sont nombreux dans les clubs d'Asie du
sud-est, y voyant un moyen bon marché d'élever le niveau de leurs
équipes.
Mais nombre de ces joueurs se retrouvent victimes d'agents malhonnêtes ou démunis à l'expiration de leur contrat.
(AFP)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire