Les deux candidates à l'organisation des jeux Olympiques d'hiver
2022, Pékin (présentée comme favorite) et Almaty (dont la cote remonte),
redoublent d'efforts et jettent leurs dernières armes dans la campagne
avant le choix final vendredi.
"Pékin est clairement favori, leur
dossier est très solide mais la cote d'Almaty semble remonter", confiait
récemment à l'AFP un membre du CIO, sous couvert d'anonymat. "Et
l'expérience montre qu'un vote n'est jamais joué à l'avance".
Voilà
pourquoi Chinois et Kazakhs vont mener campagne jusqu'à la dernière
minute afin de convaincre la centaine de membres du CIO qui voteront à
bulletin secret vendredi après-midi.
Les deux dossiers sont très
différents. Almaty met en avant l'un des projets les plus compacts de
l'histoire des Jeux d'hiver, où les distances entre les trois villages
olympiques et les sites d'épreuves ne dépassent pas 40 km.
L'ex-capitale
de cette ancience république soviétique se prépare pour l'Universiade
d'hiver 2017 et s'appuie sur 80% d'infrastructures existances ou
rénovées en 2011 pour les Jeux asiatiques d'hiver: la station de ski de
Shymbulak, construite en 1950, le Palais des sports Baluan Sholak,
édifié en 1967 ou les sites déjà opérationnels de biathlon, ski de fond,
freestyle et snowboard.
- Points noirs -
De son côté, Pékin, qui peut se prévaloir de la réussite des JO
d'été 2008 et de sa puissance économique, mise sur un projet éclaté et
propose "un concept régional qui vise à développer un marché des sports
d'hiver au profit de plus de 300 millions de personnes vivant dans le
nord de la Chine", selon le rapport de la commission d'évaluation du
CIO.
Les membres du CIO pourraient être tentés de privilégier
l'expérience chinoise face à un projet kazakh qui, en cas d'échec,
pourrait préparer une éventuelle future candidature.
Pour mettre tous les atouts de leur côté, les deux postulants redoublent d'efforts.
Arrivés
dès samedi, la centaine de membres de la délégation chinoise, emmenée
par Wang Anshun, président du comité de candidature et maire de Pékin,
multiplie les rendez-vous avec la presse. Quant aux quelques 100 membres
du CIO qui voteront vendredi, chacune des deux villes candidates "peut
les rencontrer librement", explique le CIO.
"Nous offrons aux
médias la possibilité de rencontrer nos responsables, athlètes et
experts chaque jour jusqu'à la fin de la semaine", explique une
porte-parole de Pékin.
Mardi, c'était au tour de Shen Xue et Zhao
Hongbon, couple sur glace et dans la vie, champion olympique de patinage
artistique en 2010 à Vancouver, de porter la bonne parole et de
rassurer sur la piètre qualité de l'air à Pékin et les faibles chutes de
neige sur les sites de ski obligeant de recourir massivement à la neige
articielle. Deux points noirs soulignés dans le rapport d'évaluation.
- Yao Ming est là -
"Nous sommes de grands amateurs de ski et l'hiver dernier à
Chongli, il y avait 70 cm de neige", rétorque Shen Xue, 36 ans et
désormais retraitée. "Et dans toutes les compétitions internationales,
pour des raisons de sécurité, il faut faire appel à de la neige
artificielle".
Les sportifs chinois sont largement mobilisés avec
la présence au total des six "ambassadeurs" de Pékin 2022, dont
l'ex-basketteur et star de la NBA Yao Ming, dont la haute stature (2,29
m) ne passe pas inaperçue dans les couloirs du Convention center de
Kuala Lumpur.
La délégation d'Almaty, plus discrète mais tout
aussi nombreuse, arrivée seulement mardi, a elle donné rendez-vous
mercredi matin pour une conférence de presse en présence notamment de
Denis Ten, médaillé de bronze à Sotchi en patinage artistique.
Dans
l'après-midi, quelques journalistes triés sur le volet sont conviés à
une table-ronde autour du Premier ministre et président du comité de
candidature, Karim Massimov.
"Almaty remonte dans les sondages ?
Il y a encore du travail", répond sobrement une porte-parole. Le verdict
tombera vendredi vers 18h00 locales (10h00 GMT).
(AFP)
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