Tout comme Pierre Ferracci au Paris FC, le président du Red Star tranche lui aussi dans le milieu du foot: Patrice Haddad a
fait fortune dans le film publicitaire et est un ami du réalisateur et
photographe Jean-Baptiste Mondino.
Qu'est-ce qui a poussé le PDG
de "Première heure", une société de production mondialement reconnue, à
s'investir dans ce club historique pour lui faire retrouver le monde
professionnel?
"La passion du sport en général" et l'envie "de
relever un défi", souligne cet homme de 58 ans volubile et à l'éternel
bronzage. Ancien volleyeur de bon niveau, amateur de golf, il n'était
pourtant pas du sérail.
Mais à y regarder de plus près, le choix
du Red Star n'est pas anodin. "Par son histoire", "sa coloration
populaire", le club de Seine-Saint-Denis se rapproche, toutes
proportions gardées, de Liverpool dont il se dit "proche affectivement".
Il
y a d'abord joué le rôle de "médiateur" en 2005 lorsqu'une crise
frappait le club alors en CFA 2 (cinquième division). Les joueurs
avaient choisi la grève pour protester contre la mise à l'écart de leur
entraîneur Jean-Luc Girard.
Investi à l'époque à l'Entente
Sannois-Saint-Gratien, qui évoluait en National, il migrera finalement
vers le Red Star pour en prendre les rênes en janvier 2008.
"C'est
rare de trouver un club avec un tel passé, une telle notoriété, où il y
a une telle mémoire collective, laissé pour compte, et qui n'a pas sa
place dans le football professionnel", dit-il à propos de ce club
centenaire, fondé en 1897 par Jules Rimet, le "père" de la Coupe du
monde, et quintuple vainqueur de la Coupe de France (1921, 1922, 1923,
1928, 1942).
"Le voir laissé sans projet précis, cela m'a attiré.
J'y ai vu des perspectives de développement. Mais c'était avant tout un
pari", souligne-t-il.
Comme le fut à la base, sa société "Première
heure", créée dans l'anonymat il y a plus de trente ans. Dans son
entreprise, Patrice Haddad est réputé comme un révélateur de talents.
"C'est
un visionnaire qui aime tenter des coups", souligne son directeur
artistique Jerry Stafford, qui le connaît depuis plus de vingt ans.
Taxé
parfois d'ingérence, il puise sa force de travail dans son appétit pour
la nouveauté. Au Red Star, il a nommé une jeune femme, Pauline Gamerre,
32 ans, comme directrice générale, chose rarissime dans le milieu du
foot.
Il veut maintenant stabiliser le club en Ligue 2 en
remontant un centre de formation "le plus rapidement possible". Avant de
voir plus loin et de régler l'épineux problème du stade. L'illustre
mais vétuste enceinte de Bauer n'étant pas homologuée, le Red Star va
s'exiler à Beauvais, dans l'Oise.
"On espère que les supporteurs
comprendront la crise de croissance que nous sommes en train de vivre.
Avoir amené ce club en Ligue 2 montre la difficulté d'y rester", dit-il.
(AFP)
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