Les préparatifs pour les jeux Paralympiques de Rio-2016 qui auront
lieu dans un an se passent plutôt bien, à l'exception cependant d'un
problème de taille: l'inaccessibilité aux handicapés en chaise roulante.
Transformer
Rio de Janeiro en une ville accessible aux milliers d'athlètes
handicapés et aux spectateurs qui viendront aux Jeux demeure une "énorme
tâche" à accomplir, a déclaré à l'AFP Mario Andrada, porte-parole du comité organisateur Rio-2016.
Les
Paralympiques qui commenceront le 7 septembre 2016, dureront 11 jours
auxquels participeront 4.350 athlètes de 178 pays. Ils auront lieu dans
la foulée des JO de Rio-2016, du 5 au 21 août.
"Nous sommes dans les temps et les objectifs et le budget sont respectés", a assuré M. Andrada.
La
cérémonie d'ouverture qui se tiendra dans le temple du football
brésilien, le Maracana, sera pleine "d'énergie" pour rendre hommage à
ces "gens incroyables", a promis lors d'une conférence de presse le
célèbre artiste Vik Muniz, l'un des directeurs du spectacle.
Mais
le plus grand problème des organisateurs est qu'athlètes et spectateurs
invalides puissant parvenir jusqu'aux installations.
De nombreux
trottoirs de Rio sont troués, ce qui complique le passage des fauteuils
roulants, et l'absence de rampe d'accès oblige les handicapés à demander
de l'aide.
L'accès aux moyens de transports publics est
irrégulier tandis qu'il n'y a toujours pas de moyen de transport
collectif pour les trajets de porte à porte des athlètes handicapés.
Le
plus grand véhicule spécialisé qui opère aujourd'hui dans la ville a
une capacité de huit chaises roulantes, alors que rien que "la
délégation hollandaise vient avec 150 personnes en chaises roulantes", a
souligné Andrada.
"Et seulement pour recevoir et loger ces athlètes, il va falloir faire un effort", a -t-il ajouté.
- Course d'obstacles -Les associations de défense des
handicapés n'ont pas de nouvelles encourageantes à donner à la foule de
visiteurs qui devraient envahir la ville pittoresque et vibrante mais
parfois chaotique.
"Je crois que Rio n'a amélioré en rien sa façon
de traiter ces personnes", déplore Teresa Costa d'Amaral, de l'Institut
brésilien de personnes handicapées.
"Il y a seulement eu quelques petites améliorations dans certains quartiers", ajoute-t-elle.
Les
principaux problèmes, selon elle, sont le manque de rampes d'accès ou
leur hauteur, souvent pas au niveau des chaises roulantes. Un autre
obstacle est "qu'il y a une rampe d'accès d'un côté de la rue mais pas
de l'autre".
Sonia Rubano, qui vit à Rio avec sa fille handicapée
de huit ans, estime que les "rampes d'accès sont difficiles et les
trottoirs, pas assez larges".
Mais elle se plaint surtout du fait
que les Brésiliens considèrent ces personnes porteuses d'un handicap
comme des citoyens de seconde zone.
"Les gens ne les respectent pas", dit-elle.
- Un changement vers le mieux -Andrada, toutefois, mise sur le fait que les jeux Paralympiques feront avancer les choses.
Comme
elle l'a promis lors de sa candidature, la ville de Rio est en train de
construire 60 kilomètres de trottoirs accessibles aux fauteuils
roulants.
"Même s'il faut savoir que ce ne sont pas ces 60
kilomètres qui feront de Rio une ville accessible", a souligné le
porte-parole du comité organisateur des jeux.
"Une
partie de notre travail consiste à faire prendre conscience aux gens du
problème pour qu'ils fassent pression sur le gouvernement pour qu'il
investisse dans ce domaine; c'est ça le but", a-t-il ajouté.
Un
autre membre de l'équipe qui travaille à la cérémonie d'ouverture est
l'écrivain Marcelo Rubens Paiva, qui porte un intérêt particulier à
cette cause : il est prisonnier d'un fauteuil roulant depuis plus de 35
ans, après un mauvais plongeon qui l'a rendu paraplégique.
"L'accessibilité
est un thème dont nous parlerons lors de la cérémonie d'ouverture",
a-t-il confié à l'AFP. "C'est la question principale".
(AFP)
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