Le comité d'organisation des jeux Olympiques 2020 de Tokyo, déjà contraint de
renoncer à son stade olympique, a décidé selon les médias de ne plus
utiliser le logo créé par le graphiste japonais Kenjiro Sano qui a
reconnu avoir employé des photos de façon inappropriée.
Même si
cette décision ne serait pas liée à l'accusation de plagiat de la part
du designer du logo du théâtre de Liège, de nombreuses controverses
entourent depuis des semaines cet "emblème Tokyo 2020" que d'aucuns
jugent inspiré de divers visuels existant par ailleurs sur internet.
Une conférence de presse du comité aura lieu à 18h00 locales (09H00 GMT), a annoncé à l'AFP un porte-parole, qui s'est refusée à tout commentaire d'ici-là.
Une réunion extraordinaire dudit comité est prévue dans l'après-midi pour prendre la décision finale, ont indiqué les médias.
Selon
la presse japonaise, outre le fait que la société MR_Design de M. Sano a
déjà été prise en flagrant délit de copie d'images pour une campagne
publicitaire du brasseur japonais Suntory, de récentes révélations sur
internet montreraient qu'il a aussi fait usage d'une ou plusieurs photos
ne lui appartenant pas dans le cas du logo de Tokyo-2020.
Lors de
sa présentation, le designer a utilisé un visuel d'un aéroport japonais
habillé avec son logo. Or, des internautes ont découvert que la photo
de l'aéroport employée par M. Sano avait été prise par une autre
personne et apparemment utilisée sans autorisation.
-Limiers du Net-
Le graphiste japonais a reconnu devant le comité d'organisation que cette photo avait été reprise sur internet, selon la chaîne NHK.
"M. Sano doit donner des explications claires", a déclaré à la presse le gouverneur de Tokyo, Yoichi Masuzoe.
Par
ailleurs, d'autres illustrations auraient inspiré M. Sano pour créer
son logo, toujours selon des internautes qui appuient leurs dires sur
des visuels publiés en ligne.
Ces enquêteurs amateurs - qui sont
nombreux au Japon et font assez souvent parler d'eux - ont lancé une
véritable campagne d'investigation depuis que le créateur du logo du
théâtre de Liège, Olivier Debie, a accusé en juillet M. Sano d'avoir
copié sa création.
Le graphiste belge a porté l'affaire devant la
justice de son pays où une décision doit être rendue le 22 septembre
devant le tribunal civil de Liège.
Dès l'apparition des premiers
doutes, les "limiers du Net" japonais ont commencé à s'intéresser de
très près au cas Sano et à faire des découvertes presque quotidiennes.
Ils
ont notamment révélé les ressemblances troublantes dans le cas de la
campagne du groupe Suntory, ce qui a conduit le designer à présenter des
excuses et à retirer ces graphismes problématiques.
M. Sano a
cependant fermement rejeté toute accusation de plagiat dans le cas du
logo et a tenté de prouver sa bonne foi avec des diagrammes et d'autres
documents décrivant le cheminement de la conception du logo Tokyo-2020.
-Le logo après le stade-
Le comité d'organisation des JO de la capitale japonaise avait jusqu'à présent
soutenu le designer et affirmé que le logo ne posait pas de problème.
Son usage sera maintenu, avait-il même assuré récemment, laissant libres
les sponsors de l'employer.
Toutefois, la multiplication des
soupçons et l'ambiance de plus en plus mauvaise créée par cette affaire
auraient porté l'instance à changer d'avis.
De nombreuses voix de professionnels et particuliers se sont en outre élevées sur internet pour accabler M. Sano.
Ce
scandale du logo survient après celui du stade olympique: en raison de
protestations sur le coût jugé exorbitant du premier projet sélectionné,
le gouvernement a décidé de tout reprendre à zéro. Initialement, la
facture s'élevait à 162 milliards de yens (1,2 milliard d'euros), mais
le total est monté à 252 milliards (1,87 md EUR).
Tokyo va lancer
rapidement un nouvel appel d'offres, auquel le CIO souhaite être
associé, et espère disposer de nouveaux plans avant fin 2015.
(AFP)
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