Année après année, Paris continue à
« planter » de grands équipements au nord et à l'est pour rééquilibrer
son offre territoriale. Le sport n'échappe pas à la règle. L'ouest, et
en particulier le 16e arrondissement, concentre les grands
stades, du Parc des Princes à Jean-Bouin en passant par Roland-Garros.
Mais la Ville de Paris a décidé de muscler son offre à l'est en
construisant une nouvelle Arena, salle multisports d'au moins
7.000 places, dans le 12e arrondissement à quelques encablures à peine de l'actuel palais omnisport de Bercy, rebaptisé « AccorHotels Arena ». « Nous voulions un hot spot à l'est »,
explique Jean-François Martins, l'adjoint au maire de Paris chargé des
sports. La nouvelle salle sera bâtie sur une partie du parc de Bercy
bordant la Seine, aujourd'hui peu fréquentée des promeneurs. La Ville
promet que les espaces verts seront « préservés ». Elle espère
aussi des synergies entre les deux établissements, tout en
reconnaissant qu'ils ne joueront pas dans la même cour : l'AccorHotels
Arena, rénové récemment, accueille 17.000 spectateurs.
Renforcer les clubs sportifs
Cette
nouvelle Arena sera en principe dédiée au basket, au handball et au
badminton, trois sports prisés à Paris, mais qui s'exercent aujourd'hui
dans des conditions peu satisfaisantes, soit dans la salle de Pierre de
Coubertin, soit dans la Halle Carpentier. Deux lieux dont la jauge
maximale est aujourd'hui limitée à 4.500 spectateurs, au grand dam des
clubs. En outre, la Halle Carpentier, vieillissante, ne possède pas le
niveau d'équipements suffisants (sièges confortables, hospitalités...) «
Pour grandir et renforcer leur modèle économique, les clubs de
basket et de hand, ont besoin, vu leur niveau, d'une salle plus grande », explique Jean-François Martins. Ils deviendront clubs résidents de la nouvelle Arena.
La
Mairie avait un temps envisagé de démolir la Halle Carpentier, pour y
reconstruire à la place l'Arena. Mais elle s'est aperçue que la Halle,
très modulable, convenait parfaitement aux pratiques amateurs et aux
scolaires. Elle sera donc conservée à ces fins.
La
nouvelle Arena sera, au moins à 80 %, dédiée aux sports, les 20 %
restant pouvant être orientés vers des activités culturelles, du type
concert. C'est du moins le ratio de programmation que la Ville envisage,
pour l'instant, de faire figurer dans son cahier des charges. Pour bien
calibrer son projet, elle vient de lancer un appel d'offres pour une
assistance à maîtrise d'ouvrage, dont la réponse sera attendue fin juin.
Au-delà de la
programmation, plusieurs questions demeurent : quel mode de gestion
choisir pour la délégation de service public ? Quels seront les clubs
résidents ? Et surtout, quel financement ? Le projet devrait coûter
entre 60 et 80 millions d'euros, mais le montant de la participation
publique reste à trancher. La Mairie de Paris va devoir se décider vite
d'autant qu'elle souhaite voir l'Arena livrée dès 2020-2021. Un argument
de poids supplémentaire dans la bataille engagée pour obtenir les Jeux
Olympiques de 2024. Mais, promet Jean-François Martins, la nouvelle
Arena se fera « quoiqu'il arrive ».
Les Echos
Il est surréaliste de proposer de construire en 2016 des équipements de cette ampleur sans prévoir sérieusement un mode de gestion qui ne soit pas rentable économiquement. En ce qui concerne le modèle économique des clubs de basket et de hand professionnels… il reste à bâtir sans argent public !!!
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