L'Euro-2016 devient une réalité en France avec l'arrivée des équipes,
comme l'Angleterre ce lundi, dans un pays où les grèves des transports
perdurent à quatre jours du match d'ouverture et où la menace terroriste
est sur toutes les lèvres.
Grèves et bras de fer
Le
bras de fer se poursuit au sixième jour d'une grève qui affecte le
secteur des transports, sur fond de contestation de la loi travail. Les
opposants au texte entendent prolonger leur action jusqu'à la journée de
manifestation nationale du 14 juin à Paris.
"Je souhaite que (le
conflit social) soit réglé", a lancé le président de la République
François Hollande, dimanche, jour où il s'est rendu dans le camp de base
des Bleus à Clairefontaine.
Un message relayé lundi matin par la maire de Paris Anne Hidalgo sur Europe 1:
"On va recevoir beaucoup de touristes, beaucoup de supporteurs. Paris
va être une ville de fête. Je souhaite vraiment que Paris soit propre et
qu'on puisse mettre entre parenthèses un certain nombre de conflits".
Mais cet argument a été balayé par Danielle Simonnet, coordinatrice
politique du Parti de gauche. "Après avoir été dénigrés, criminalisés et
réprimés par les forces de l'ordre, les syndicalistes et citoyen-ne-s
opposés à la loi travail (sont) maintenant accusés d'empêcher le peuple
de se distraire avec l'Euro-2016 de football", a déploré l'élue de Paris
dans un communiqué.
Et les syndicats restent fermes. "On veut que
ça monte encore", a répliqué lundi matin Éric Santinelli, porte-parole
de SUD, présent à Marseille où des militants du syndicat avaient
organisé un barrage filtrant à l'entrée du siège régional de la SNCF.
Les participants débarquent après le déluge
Après les inondations monstres qui ont frappé la France ces derniers
jours, le premier Euro de l'histoire à 24 équipes a pris chair depuis
dimanche et l'arrivée des premières sélections.
A chacun son
style, costume bleu strict et cravate mauve pour les Russes, futurs
hôtes du Mondial-2018; survêtement rouge et noir décontracté pour les
Gallois. Pour les Roumains, adversaires de la France au Stade de France
vendredi, pas le temps de flâner: à peine arrivés dimanche et déjà sur
le terrain pour s'entraîner. Et lundi, première conférence de presse !
Lundi, c'est l'Angleterre a fait le buzz. L'équipe aux Trois Lions,
accueillie en grande pompe par les officiels de la ville, a pris ses
quartiers à Chantilly (Oise), une heure après s'être posés à l'aéroport
du Bourget.
Le sélectionneur Roy Hodgson fut le premier à
descendre du bus, précédé devant l'Auberge du Jeu de Paume qui jouxte le
château municipal par cinq cavalières, tandis que trois musiciens en
tenue de chasse à courre jouaient du cor.
Les Bleus ont eux
retrouvé leur repaire de Clairefontaine après un stage en Autriche et un
dernier match de préparation convaincant (3-0) contre l'Écosse (non
qualifiée) samedi à Metz. Dimanche, ils ont remis à leur invité de
marque, François Hollande, le maillot 24, comme 24e homme. Un seul
joueur peut le tutoyer: le défenseur d'Arsenal Laurent Koscielny,
originaire de Tulle dont le chef de l'État fut maire. "Le samedi,
pendant le marché, il faisait la bise à tout le monde. Voilà (le
tutoiement) est resté", raconte amusé le joueur dans L'Équipe.
Menace terroriste "pour un temps long"
Il n'est pas un jour sans que le mot terrorisme s'invite dans les
conversations, sept mois après les attentats de Paris revendiqués par
l'État islamique (EI). François Hollande l'a admis dimanche sur France
Inter: "Elle existe, la menace. Cette menace, elle vaut, hélas, pour un
temps qui sera long
(...) donc il faut que l'on prenne toutes les garanties pour que cet Euro-2016 soit réussi".
"Au point de vue préparation, on a fait du mieux qu'on pouvait. Le
seul problème, c'est la menace. Et là, très honnêtement, je suis
inquiet", confie à l'AFP un responsable de la lutte anti-terroriste qui,
parce qu'il n'est pas autorisé à s'exprimer publiquement, demande à
rester anonyme.
Ce risque est illustré lundi par une affirmation
des services secrets ukrainiens selon laquelle un Français, arrêté le 21
mai en Ukraine avec un arsenal, préparait au total 15 attentats en
France pour la période de l'Euro.
Selon les services secrets
ukrainiens, cet homme avait fait part de son opposition à "la politique
de son gouvernement concernant l'arrivée massive d'étrangers en France,
la diffusion de l'islam et la mondialisation".
(AFP)
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