mercredi 6 juillet 2016

La région Ile-de-France s'attaque à la radicalisation dans les associations sportives

La Région Ile-de-France veut défendre la laïcité et lutter contre la radicalisation dans les associations et clubs sportifs franciliens, en créant un "réseau d'alerte" et des "référents" et en conditionnant les subventions à la signature d'une charte de la laïcité.
Le sujet, sensible, sera l'objet d'une délibération lors de la séance plénière du Conseil régional, jeudi et vendredi.
L'idée, a expliqué à l'AFP Patrick Karam, vice-président en charge des sports, de la jeunesse et de la vie associative, est de "mettre en place un chainon manquant" dans la prévention de la radicalisation, en agissant "au plus près" de l'enfant en phase de radicalisation et lorsqu'il est "au début du processus". "L'Etat lui, intervient après coup, quand l'enfant est radicalisé", souligne-t-il.
"Beaucoup de ces phénomènes de radicalisation passent par les clubs sportifs", note M. Karam, qui souhaite la "mise en place d'un réseau d'alerte" au sein des ligues sportives et des associations de jeunesse et d'éducation populaire, pour "identifier par la veille les tentatives de radicalisation", qu'elles soient du côté des jeunes licenciés, des éducateurs, des dirigeants, etc.
Pour cela, la Région va demander aux ligues, via les conventions d'objectifs qu'elle signe avec elles, de mettre en place des "référents", qui seront formés pour "déceler les premiers signes d'une modification du comportement pouvant évoluer vers une radicalisation religieuse incompatible avec le respect des valeurs de la République".
Le référent aura pour rôle "de dialoguer avec le jeune et avec les parents", souvent "laissés seuls dans cette phase initiale" de radicalisation, d'"ouvrir le dialogue et apporter une réponse pédagogique", a insisté M. Karam, pour qui "il n'est pas question de stigmatisation, de culpabilisation, ou de poursuites".
Les référents, ainsi que plus largement les acteurs associatifs locaux, seront formés par des "organismes spécialisés dans la défense des droits, la lutte contre le racisme et la promotion de la laïcité". Un appel à projet sera lancé pour déterminer les organismes sélectionnées (au maximum trois pour une période de trois ans).
Enfin, la Région prévoit de conditionner les subventions qu'elle accorde aux associations à la signature d'une "Charte de la laïcité et des valeurs de la République", dont le contenu "présenté à l'automne", évoquera également les incivilités, les propos homophobes, etc..
"C'est pas sérieux", a dénoncé Céline Malaisé, pour le Front de Gauche, critiquant "un rapport stigmatisant pour l'islam". "On nous demande de valider le principe d'une charte qui n'est pas encore écrite et renvoyée à l'automne", a renchéri Lamine Camara, du même groupe, lors d'un point-presse.


(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.