vendredi 18 novembre 2016

La pelote basque fait son nid à la Réunion

Le DTN et le président de la FFPB ont posé le pied sur l'île mercredi. Les deux dirigeants souhaitent profiter du Master international pour donner un coup de fouet à la discipline sur l'île de la Réunion.


Depuis les années 70 et la création du premier fronton de pelote par l'abbé Dattas, la discipline a bien évolué sur l'île. Formidable vitrine pour la pelote française, le Master International dissimule toutefois certaines carences sur le plan local. Si l'élite ne s'est jamais aussi bien portée depuis la fondation du pôle France au Chaudron, la dégradation du nombre de licenciés, le faible nombre de clubs ainsi que manque de structures restent un frein à son épanouissement. Conscients du potentiel de l'île, Michel Poueyts - le Directeur Technique National - et Lilou Etcheverria - le président de la Fédération française de pelote basque - sont venus en pèlerinage à la Réunion. Arrivés mercredi, les deux dirigeants tenteront de sensibiliser, convaincre et aider au développement de la discipline.
 Du fait de son éloignement, organiser un tournoi international sur l'île était un pari osé. Comment avez-vous accueilli le projet de Peyo Hiriart ?
Lilou Etcheverria : "Bien, car je pense que cela fait partie d'une suite logique. Les joueurs formés sur place sont des joueurs de haut niveau, il est donc normal qu'ils puissent se confronter à des joueurs de leur niveau. L'idée était là et Peyo avait déjà réussi à la mettre en œuvre il y a deux ans. Maintenant, ce tournoi a passé un cap car il a réussi à faire venir les meilleurs joueurs mondiaux.
Michel Poueyts : "L'organisation des championnats du monde des -22 ans était un acte fondateur. C'est à partir de ce moment que les premiers grands événements ont vu le jour à la Réunion. Chaque année, on monte en puissance et c'est bien, il ne faut pas oublier qu'il y a un gros travail derrière tout ça.
Était-ce une volonté de la Fédération d'installer la paleta cuir plutôt qu'une autre discipline à la Réunion ?
M.P : Au commencement, il y avait le Joko garbi, la chistera et la pala. Le Joko garbi n'étant pas une spécialité internationale, nous n'avons pas parié sur cette discipline. Nous avons plutôt voulu mettre en avant des disciplines qui collent à la culture locale. Les joueurs réunionnais sont vifs, agiles et aiment le jeu rapide d'où le choix de la paleta.
L.E : Les Réunionnais ont les dispositions pour jouer à d'autres disciplines. Après, ce sont les structures et les moyens financiers qui manquent. Il faut aussi un éducateur pour apprendre certains types de pelote. Ce n'est pas impossible, mais, si ça doit se faire, ce sera sur le long terme. En ce qui concerne le Joko garbi, c'est surtout une discipline qui coûte cher.
La Réunion a beaucoup surfé sur la popularité et le succès de la paire Welmant et Fontano. Leur succession est-elle assurée ?
L.E : Oui, car j'ai vu des jeunes, des juniors, qui se sont inscrits sur des tournois nationaux et l'on sent dans leur jeu qu'il y a une école de pelote. Après, il faut surtout, et c'est la volonté de la Fédération, relancer la base, qu'il y ait des jeunes qui jouent et que l'on parvienne à avoir une augmentation du nombre de clubs. Là, on est en perdition par rapport aux précédentes années.
M.P : Il y a dix ans, il y avait 450 licenciés. Aujourd'hui, il y en a 150 et la plupart sont ici au Chaudron. Il faut qu'il y ait un gros travail de développement. Il faut former les champions, mais il faut aussi former des gens pour jouer à la pelote. Il faut aussi que l'on axe notre travail sur la détection et le recrutement des féminines et que l'on attire un peu plus de jeunes.
Ce manque au niveau des féminines est-il propre à la Réunion ?
L.E : Sincèrement, le développement des féminines est le problème de la pelote basque. Si on regarde sur les 25 000 licenciés, nous avons seulement 3000 féminines. Il y a des progrès à réaliser."
Le budget représente aussi un frein au développement de la pelote. Avez-vous prévu d'aller à la rencontre des collectivités locales durant votre séjour ?
M.P : En effet, nous allons voir le directeur régional de la Jeunesse et des Sports et le directeur du Creps, entre autre. La pelote est en train de s'universaliser et la situation géographique de la Réunion peut jouer un rôle dans sa démocratisation. Avoir un pôle fort sur l'île peut permettre de s'ouvrir les portes de pays ou de régions comme Madagascar, Mayotte ou Maurice."

(Source)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.