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lundi 5 décembre 2016

L’élection fédérale, ce nouveau sport de combat

Tous les quatre ans après les jeux Olympiques d’été, les fédérations sportives réélisent leur président. Des scrutins où la « grande famille » du sport se déchire et où remontent à la surface exercice du pouvoir très personnel et affaires en tout genre. Décryptage.

Après les Jeux, on rebat les cartes du pouvoir sportif… L’élection pour désigner les présidents des fédérations sportives est un exercice rituel du sport français. Depuis la fin des JO d’été de Rio et jusqu’au printemps prochain vont donc s’égrener les élections internes aux « fédés » et celles de leur président. Certains scrutins sont plus médiatiques que d’autres en raison de l’identité des candidats, de l’importance de la fédération ou d’une campagne où volent les noms d’oiseaux, comme celle de la Fédération française de rugby (FFR), ce samedi 3 décembre (voir notre encadré). Mais l’Ovalie n’est pas le seul monde où on s’écharpe entre anciens amis. Du côté du karaté, nouveau sport olympique, dont les élections sont prévues le 17 décembre prochain, l’ambiance est délétère au sein d’une fédération sous le coup d’une inspection ministérielle. Ces dernières semaines, de nombreux témoins ont été entendus par les inspecteurs du ministère des Sports, qui épluchent les dépenses du président Francis Didier. Pendant ce temps-là, les cadres techniques quittent nombreux le bateau. La dernière en date, début novembre, étant la directrice technique nationale, Corinne Navarro. Juste après des Mondiaux du meilleur cru pour le karaté hexagonal – deuxième derrière le Japon –, cette dernière a pourtant rendu son tablier de DTN. En glissant diplomatiquement au passage, à propos de l’élection présidentielle où Francis Didier briguera un cinquième mandat, que « limiter le nombre de mandats électifs, quel que soit le poste occupé, est nécessaire pour assurer un équilibre, un renouvellement des idées, mais surtout pour conserver une relation distanciée entre soi-même et sa fonction. Pour l’instant, chacun agit comme il l’entend ». Des propos dans le droit-fil de ceux qu’un membre élu de la Fédération française de karaté a confiés à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, mettant, lui, carrément les pieds dans le plat : « Les budgets dévolus au haut niveau – issus de subventions – sont grevés par les voyages et séjours des élus. » Bref, le modèle d’une fédé mené à la bonne franquette n’aurait pas vécu. Surtout quand les présidents enchaînent les mandats et s’habituent à un exercice du pouvoir très personnel. À ce sujet, la tentative en 2008 de l’ex-secrétaire d’État aux Sports Bernard Laporte – aujourd’hui candidat à la présidence de la FFR – de limiter le nombre de mandats présidentiels avait provoqué un tollé général au sein du mouvement sportif. « Le problème du sport français, expose anonymement un ex-salarié d’une fédération de sport de balle, c’est que bien souvent les présidents se représentent pour pouvoir continuer leurs arrangements entre amis et éviter qu’une nouvelle équipe ne découvre leurs agissements. »

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