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jeudi 26 janvier 2017

Hervé Liberman (CROS Provence-Alpes) : "On fait prendre des risques insensés à nos bénévoles. Il faut se professionnaliser"

Le Comité Régional Olympique et Sportif (Cros) de Provence-Alpes a un nouveau président depuis mardi : Hervé Liberman. Hervé Liberman, devoir mener une fusion pour une première présidence, est-ce un avantage ou un inconvénient ?
C’est un avantage car on n’est pas marqué par les balafres ou les positions du passé. C’est un inconvénient car on a besoin d’expérience. Mais je dis souvent que si tous les hommes sont capables de construire des murs, peu savent faire des passerelles ou des ponts. J’espère faire partir de ceux-là, et faire une passerelle pour avoir une région unie, derrière les meilleurs d’entre nous qui serviront le mieux le développement du sport dans notre région, autant dans le haut niveau que dans le sport pour tous. Et ça, c’est un exercice très difficile.
Lors de vos voeux 2017, vous avez aussi beaucoup insisté sur le dossier «Convergences». Qu’en est-il de ce projet ?
Ce projet existe, il est déjà effectif. Pour l’heure, vu les retours que nous avons, nous voyons que nous avons du mal à le lancer.
Pourquoi ?
Parce qu’on change complètement la donne. Pour l’instant, nous sommes dans une position affective vis-à-vis des sponsors. Les clubs demandent par exemple au papa d’un des enfants « Tu veux bien nous soutenir pour 100 ou 200 euros ?». Mais après un ou deux ans, l’enfant n’est plus là ou le directeur financier de la boîte arrête le sponsoring parce qu’il n’y a pas de retombées économiques.  «Convergences» permet de faire une «centrale d’achat» qui va réduire des coûts. Car pour le reste, il y aura toujours, dans les budgets des clubs, des charges incompressibles. On fait déjà prendre des risques insensés à nos bénévoles et nos parents d’élèves. Quand ils doivent accompagner quatre ou cinq enfants, il faut par exemple une assurance et pas tous ne sont au fait de ces choses-là.
Mais est-ce que vous ne demandez pas beaucoup à ces bénévoles ?
Oui, c’est vrai, on leur demande plus d’efforts. Mais n’est-ce pas encore plus fou de ne pas leur demander de se sécuriser, et d’avoir des positions moins inconfortables pour eux et leurs enfants ? Je précise ma pensée : nous voulons sauvegarder le bénévolat, cette volonté et cette générosité. Mais autour d’eux, il faut qu’il y ait des gens qui se professionnalisent. Pendant des années, ce mot faisait peur. Regardez le monde culturel et le monde social, qui se sont professionnalisés. Quand vous avez un permanent qui sait monter un budget et le suivre, faire une fiche de salaire, c’est donner de la sécurité au bénévolat et au plus grand nombre. Mais je sais que ce n’est pas facile.

(La Marseillaise)

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