jeudi 26 janvier 2017

Matchs truqués en L2 : le parquet veut un procès pour huit protagonistes

Le parquet national financier (PNF) a demandé début janvier que huit protagonistes de l'affaire des soupçons de matches arrangés en Ligue 2 en 2014, dont le président du club de Caen (L1) Jean-François Fortin et les anciens patrons de Nîmes (L2), soient jugés, a appris l'AFP jeudi de sources concordantes.
Dans ses réquisitions, signées le 5 janvier, le parquet demande que M. Fortin soit jugé pour corruption passive pour la rencontre Caen-Nîmes (13 mai 2014), soldée par un nul (1-1) qui avait permis au club normand de monter en Ligue 1 et à Nîmes de ne pas descendre en National, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.
En cause, des conversations avant le match entre M. Fortin et le président de Nîmes à l'époque, Jean-Marc Conrad, laissant clairement transparaître leur préférence pour ce résultat.
Pour cette rencontre sont aussi visés l'ancien président de Nîmes, Jean-Marc Conrad, pour corruption active, et Kaddour Mokkedel, responsable sécurité du club caennais, pour complicité. Il est soupçonné d'avoir joué l'intermédiaire entre MM. Conrad et Fortin.
Le PNF requiert aussi un procès pour l'actionnaire principal du club nîmois de l'époque, Serge Kasparian, Jean-Marc Conrad et Franck Toutoundjian, ancien président d'un club amateur soupçonné d'avoir fait jouer ses contacts, pour le délit d'association de malfaiteurs en vue de la préparation du délit de corruption sportive. Six matches de Nîmes en fin de saison 2013-2014 sont dans le viseur de la justice: contre Bastia (1-1), Dijon (défaite 5-1), Brest (1-1), Laval (victoire 2-1), Caen (1-1) et Créteil (1-1).
L'ancien dirigeant de club et entrepreneur Michel Moulin, soupçonné d'être intervenu sur le match contre Dijon, ce qu'il réfute, et l'ancien joueur Michel Milojevic, contacté par Franck Toutoundjian pour le match à Brest, sont aussi visés pour association de malfaiteurs.
Enfin, le PNF demande que l'ancien joueur Mohamed Regragui, "coach mental" de Nîmes au moment des faits, soit jugé pour corruption pour la rencontre avec Créteil.
A l'origine de l'affaire, des écoutes ordonnées sur Serge Kasparian dans les investigations sur le cercle de jeux Cadet à Paris qu'il dirigeait, et qui révélaient le projet d'arranger les dernières rencontres de Nîmes pour sauver le club de la relégation. Une enquête distincte avait été ouverte et d'autres écoutes avaient été ordonnées, sur lesquelles repose en grande partie le dossier.
Aucun joueur de l'un des matches n'a été mis en cause. Le parquet a requis un non-lieu pour deux rencontres de Nîmes remportées contre Istres (1-0) et à Angers (3-2).

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.