Pour arriver à 10,7 milliards d’euros, le CDES a appliqué une méthodologie très précise. Il a pris en compte trois grands domaines d’activité: la construction, l’organisation et le tourisme, sur une période allant de fin 2017 à 2034. Il s’agit d’évaluer le supplément de dépenses injectées dans l’économie locale du fait de l’existence d’un événement.
Des infrastructures à bâtir
En ce qui concerne la construction, il y a déjà beaucoup d’infrastructures existantes en France, explique Guillaume Cussac. Il faudra notamment encore bâtir le village olympique et la piscine, près du Stade de France, à Saint-Denis. L'impact est estimé à 1,8 milliard d'euros. Les dépenses liées à l'organisation seront largement financées par des ressources privées et le Comité international olympique (CIO) en assumera une bonne part.Cela devrait générer 5,4 milliards d'euros. Pour le tourisme, au comité d'organisation de Paris 2024, on explique que l’étude ne prend en compte que le surplus d’activité lié aux visiteurs, avant, pendant et après l’événement. Le gain est évalué à 3,5 milliards d'euros.
Les organisateurs l'assurent: en tablant sur 10,7 milliards d'euros, ils sont loin de s’emballer. Et pour illustrer la pertinence de cette étude, ils rappellent que pour l’Euro de football, le CDES ne s’est pas trompé. Il mise sur un impact économique de 1,2 milliard d'euros alors qu’avant la compétition, il prévoyait environ 1,26 milliard d’euros.
"Complètement invraisemblable"
Mais le chiffre de 10,7 milliards d’euros, pour les JO, laisse sceptiques plusieurs spécialistes du secteur. L'étude d'impact est "un exercice intelligent, mais pas une fin en soi", selon Armand de Rendinger, auteur de La cuisine olympique, quand la France se pique aux Jeux (éditions Temporis). Il s’explique: "Dans sept, huit ans, les choses auront beaucoup évolué. Il y a une retombée évidente, mais pas du tout de cette ampleur". Alors, en 2034… Se projeter ainsi, dans dix-sept ans, "même dans les entreprises les plus structurées, cela n’existe plus", précise ce spécialiste des questions olympiques. "L’environnement économique et social, les critères, n’ont plus de raison d’être", à cette échéance.Lire la suite...
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