mercredi 11 janvier 2017

Sport sur ordonnance : l’absence de financement déçoit les collectivités

Publié le 31 décembre 2016 au Journal officiel, le décret relatif à la prescription d’activité physique adaptée par un médecin ne fait référence à aucune prise en charge financière des séances. Au risque de contribuer à creuser des inégalités sociales de santé.

« Il manque l’essentiel », s’exclame le docteur Guillaume Barucq, médecin généraliste et adjoint au maire de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) à l’environnement, la qualité de vie et le bien-être. La cité basque fait partie de la quarantaine de villes françaises pionnières qui ont instauré un dispositif de sport-santé sur ordonnance. Le décret n°2016-1990 était particulièrement attendu puisque qu’il devait définir un cadre à ce type de pratique en vue d’une généralisation à l’ensemble du pays.
Dans les faits, à partir du 1er mars 2017, les médecins généralistes pourront donc prescrire de l’activité physique adaptée (APA) à potentiellement 10 millions de patients souffrant d’une affection de longue durée (ALD). Mais surtout, le décret a précisé la liste des intervenants susceptibles d’encadrer les séances. En l’occurrence, les masseurs-kinésithérapeutes, les ergothérapeutes, les psychomotriciens ainsi que différents acteurs du monde sportif titulaires d’un diplôme universitaire (Master 1 ou 2) orienté APA-S (pour « Activité Physique Adaptée et Santé »), d’un brevet d’Etat (BE) ou d’un brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS).

 La poursuite du système D

« La bonne nouvelle est que ce texte reconnait officiellement les initiatives locales en place », poursuit Guillaume Barcucq. « La mauvaise ? L’aspect financier n’est effectivement pas tranché. En l’absence d’un modèle économique défini, chacun va donc continuer son système D ». Autrement dit, cette course aux fonds pour limiter le reste à charge du patient. Lequel s’élève à 10€ à Biarritz, à l’exception des patients à la couverture médicale universelle (CMU) qui bénéficient de la gratuité. A Strasbourg, il est de 20 à 100€ par an et par personne, selon les revenus. Le budget annuel du dispositif s’élève à 241 000€. La ville abonde à hauteur de 62%, le complément étant apporté par l’Agence régionale de santé (17%), le régime local d’Assurance-maladie (8%) et la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS- 4%).

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.