Finances : la Ligue 2 au fond du trou

Alors que les clubs de Ligue 2 ont cumulé 58,7 millions d’euros de dettes au terme de la saison dernière, quatre clubs sont particulièrement touchés : Lens (17,7 millions), Auxerre (16,4 millions), Nantes (12,1 millions) et Le Mans (7,5 millions). Dans son numéro du 19 mars, France football revient sur les dossiers chauds du moment. Extraits...


Lens : "Ici, il n’est pas question de survie, mais de train de vie. Luc Dayan et Gérard Lévêque, mandatés par le Crédit Agricole Nord de France, nouveau propriétaire, ont réduit le personnel de moitié, les paies garrottées, les dépenses traquées. La banque a été contrainte à une rallonge de 15 millions dans le capital du club en fin d’année dernière.Mais le Crédit Agricole estime que ce n’est pas sa vocation de perdre de l’argent dans le foot. Le club est donc en vente.
"Deux candidats (vraisemblablement étrangers) se sont récemment déclarés, dans le plus grand secret. Ils ont prévu de formuler une offre de rachat d’ici à un mois. Le prix avancé a de quoi calmer les plus décidés et les amener à hésiter : 20 millions d'euros. Toujours actionnaire minoritaire, Gervais Martel projette toujours de réunir la somme nécessaire afin de récupérer son RC Lens."

Sedan : "Conseil régional, conseil général, ville de Sedan et chambre de commerce et d’industrie se sont entendus pour garantir à eux quatre une grande partie du prêt que doivent contracter les repreneurs du CS Sedan. Représentés par l’ancien président du Paris FC Guy Cotret, ce conglomérat d’investisseurs va ainsi pouvoir financer le rachat du centre d’entraînement à hauteur de 5,5 millions d'euros et racheter dans l’élan le club à Pascal Urano, son propriétaire depuis deux décennies.
"Il y a de nombreux mois que la revente du club est actée, le protocole de vente signé, mais de nombreux écueils administratifs sont venus entraver la procédure (illégalité de certaines décisions, atermoiement de certaines institutions...)."

Auxerre : "Si l’AJA finira la saison à coup sûr, elle risque la relégation administrative, voire pire si elle ne trouve pas une demi-douzaine de millions d’ici à la fin mai. C’est la demande de la DNCG, effrayée par les 16 millions de pertes cumulées en fin de saison dernière. Voilà pourquoi Bourgoin et les siens ne négligent aucune piste, y compris celles menant au golfe Persique."

Le Mans : "Endetté à hauteur de 7,5 millions d'euros, sommé par la DNCG d’en trouver les deux tiers avant la fin de la saison, Le Mans a besoin d’un coup de pouce, mais personne ne lève le petit doigt. Chacune des collectivités locales se dit «prête à faire un geste»... à condition que les autres le fassent avant. Le chef d’entreprise toulousain Jérôme Ducros, sponsor du TFC et président de Luzenac (National), s’est engagé à hauteur de 1,5 millioin (prémices d’un partenariat avec son club)... sous réserve que le reste de l’argent soit trouvé. Le projet porté par Michel Moulin manque de garanties bancaires. Le rachat du centre d’entraînement (2 millions) par la mairie aurait fait avancer l’affaire, mais est gelé puisqu’un doute sur la légalité de l’opération subsiste.
"A l’invitation du maire, un investisseur a ouvert son carnet d’adresses pour en appeler à la générosité des entreprises locales. La municipalité n’a nul intérêt à laisser couler le club, mue par la crainte de se retrouver avec la MMArena sur les bras et un gros chèque (on parle de 50 millions) à signer pour la société Vinci, concessionnaire du stade. «Ce n’est pas cette question qui m’angoisse, confiait le maire au micro de L’Equipe 21 la semaine passée. Si, sportivement, le club s’en sort, on le sortira de là sur le plan financier.»"