Sur fond de différend financier avec la direction du club, les joueurs du SU Agen ont fait grève
jeudi 2 mai. [...] Relégués en Pro D2,
les joueurs lui reprochent tout simplement
le non-versement d’une partie de
leurs salaires, placée sur des plans
d’intéressement (plan d’épargne entreprise).
Pratique, paraît-il, courante dans
le milieu, mise en place depuis six saisons
au SUA, à la demande du président
Alain Tingaud.
[...] Le club lot-et-garonnais a simplement
communiqué, via son site Internet, peu
avant 14 heures, pour donner sa version
des faits et pour expliquer que, cette
année, "aucun des critères n’avait été
rempli (maintien de l’équipe professionnelle
en Top 14, atteinte d’un chiffre
d’affaires abonnement et recettes billetterie,
atteinte de recettes commerciales
partenaires), conditions d’obtention (de
l’intéressement) prévues dans le cadre
de l’accord signé par l’ensemble des
joueurs et salariés du club". Les joueurs
ont-il fait preuve de légèreté ? Le président
Tingaud leur a-t-il menti quand il
leur assura, au coeur de l’hiver, qu’ils
toucheraient bien leur prime même en
cas de descente ?
Un forfait, demain,
à Toulon n’est pas exclu.
On sait aussi que l’URSSAF avait déjà
alerté les dirigeants du SUA, il y a deux
ans, lors de son retour en Top 14, jugeant
les critères fixés relativement bas, carrément
inappropriés. En clair, tout était
fait pour que chaque joueur empoche
son dû, qui devient ainsi de fait un salaire
déguisé alors que le club, lui, paie moins
de charges. Sous la pression des services
fiscaux, ces critères ont donc été revus
nettement à la hausse. Et, cette année,
ils ne seront donc pas atteints.
Aujourd’hui, la direction du club, qui a
déjà effectué un premier versement
(peut-être deux) en cours de saison, se
retrouve dans l’impossibilité de payer
cette part de salaire, présentée comme
une prime d’intéressement. L’URSSAF
veille. Et la DNACG, gendarme financier
du rugby professionnel, ne devrait pas
tarder à mettre son nez dans les affaires
agenaises. En plus de descendre en
Pro D2, le SUA est en proie à de sérieux
soucis financiers (on parle d’un trou de
1,6 million d’euros, comblé pour moitié
par une récente ouverture du capital). [...]
(Source : L'Equipe)
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