mardi 7 mai 2013

Sept clubs de L1 prêts au boycott de l'AS Monaco

Exaspérés par les avantages fiscaux de l’AS Monaco, plusieurs présidents de L1 se sont déclarés prêts à ne pas jouer contre l’actuel leader de la L 2 si aucun arrangement n’était trouvé.
Le 21 mars dernier, le conseil d’administration (CA) de la ligue (LFP), composé notamment de huit présidents de L1 et trois de L2, a décidé que tous les clubs professionnels devaient établir leur siège social sur le territoire français avant juin 2014. Cette disposition visait clairement l’ASM, qui l’a immédiatement contestée devant la fédération. [...] Avant le vote décisif du 21 mars, plusieurs cabinets d’avocats ont été consultés et ont apporté des garanties juridiques en assurant que la disposition prise par la LFP, pour imposer à l’ASM d’avoir son siège en France, ne violait ni les accords franco- monégasques ni le code du sport. [...] Actuellement, Monaco dispose de deux soutiens parmi les dirigeants des clubs pro, deux personnalités qui siègent par ailleurs au CA de la LFP : Jean-Michel Aulas et Jean-Raymond Legrand. Les opposants, bien plus nombreux, estiment que Monaco a "acheté" la voix des dirigeants de Lyon et de Valenciennes en leur faisant miroiter des transferts qui pourraient les aider à équilibrer leurs comptes en fin d’exercice. [...] "Je pense qu’au contraire, si on permet ça à Monaco, ce sera une façon de décourager les investisseurs prêts à venir dans les clubs français n’ayant pas la même fiscalité", a lancé Jean-Louis Triaud, le président bordelais. Tous les acteurs de ce conflit sont aujourd’hui convaincus, y compris à Monaco, qu’il n’y aura pas de règlement rapide de ce dossier. En attendant, certains présidents de clubs affichent une ligne dure et sont prêts à ne pas jouer contre l’ASM. En début d’année, à l’occasion d’une réunion de l’UCPF (syndicat des clubs), sept dirigeants de L1 s’étaient prononcés pour un boycott, lors d’un tour de table informel. Parmi les clubs les plus virulents à l’époque : Lorient, Lille ou Bordeaux. Visiblement, Jean-Louis Triaud, le patron des Girondins, est toujours très remonté. "Ces 200 millions d’euros, ce n’est pas une solution, estime-t-il, car, s’il en faut 50 par saison en compensation d’après ce que j’ai lu, on fait comment dans quatre ans ? En payant quatre ans d’avance, ils ne paient pas une quiétude éternelle. Et on n’achète pas un droit pour ne plus être dans l’irrégularité. Ce serait alors un droit à l’infraction. Tout ça n’est qu’un pis-aller et le mot même d’arrangement est une forme d’insulte. Moi, je souhaite que le règlement change définitivement et que Monaco installe son siège social en France. C’est la seule solution. Boycotter Monaco la saison prochaine, dans le cas contraire ? Tout le monde peut y penser, moi aussi, mais ce serait une solution extrême."

(Source : L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.