Exaspérés par les avantages fiscaux de l’AS Monaco, plusieurs présidents de L1 se sont déclarés prêts à ne pas jouer
contre l’actuel leader de la L 2 si aucun arrangement n’était trouvé.
Le 21 mars dernier, le conseil
d’administration (CA) de la ligue
(LFP), composé notamment de huit
présidents de L1 et trois de L2, a
décidé que tous les clubs professionnels
devaient établir leur siège social
sur le territoire français avant juin
2014. Cette disposition visait clairement
l’ASM, qui l’a immédiatement
contestée devant la fédération. [...] Avant le vote décisif du 21
mars, plusieurs cabinets d’avocats
ont été consultés et ont apporté des
garanties juridiques en assurant que
la disposition prise par la LFP, pour
imposer à l’ASM d’avoir son siège en
France, ne violait ni les accords franco-
monégasques ni le code du sport. [...]
Actuellement, Monaco dispose de
deux soutiens parmi les dirigeants
des clubs pro, deux personnalités qui
siègent par ailleurs au CA de la LFP :
Jean-Michel Aulas et Jean-Raymond
Legrand. Les opposants, bien plus
nombreux, estiment que Monaco a
"acheté" la voix des dirigeants de
Lyon et de Valenciennes en leur faisant
miroiter des transferts qui pourraient
les aider à équilibrer leurs
comptes en fin d’exercice. [...] "Je pense qu’au contraire, si on permet
ça à Monaco, ce sera une façon
de décourager les investisseurs prêts
à venir dans les clubs français
n’ayant pas la même fiscalité", a
lancé Jean-Louis Triaud, le président bordelais.
Tous les acteurs de ce conflit sont
aujourd’hui convaincus, y compris à
Monaco, qu’il n’y aura pas de règlement
rapide de ce dossier. En attendant,
certains présidents de clubs
affichent une ligne dure et sont
prêts à ne pas
jouer contre l’ASM. En début
d’année, à l’occasion d’une réunion
de l’UCPF (syndicat des clubs), sept
dirigeants de L1 s’étaient prononcés
pour un boycott, lors d’un tour de
table informel. Parmi les clubs les
plus virulents à l’époque : Lorient,
Lille ou Bordeaux. Visiblement, Jean-Louis Triaud, le patron des Girondins,
est toujours très remonté.
"Ces 200 millions d’euros, ce n’est
pas une solution, estime-t-il, car, s’il
en faut 50 par saison en compensation
d’après ce que j’ai lu, on fait
comment dans quatre ans ? En
payant quatre ans d’avance, ils ne
paient pas une quiétude éternelle. Et
on n’achète pas un droit pour ne plus
être dans l’irrégularité. Ce serait
alors un droit à l’infraction. Tout ça
n’est qu’un pis-aller et le mot même
d’arrangement est une forme
d’insulte. Moi, je souhaite que le
règlement change définitivement et
que Monaco installe son siège social
en France. C’est la seule solution.
Boycotter Monaco la saison prochaine,
dans le cas contraire ? Tout
le monde peut y penser, moi aussi,
mais ce serait une solution
extrême."
(Source : L'Equipe)
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