Depuis 2005 et sa victoire
contre la candidature parisienne, Sebastian Coe devenu patron des Jeux de Londres a bouclé plus d’un
marathon pour donner corps au
leitmotiv de son discours, celui de
l’héritage olympique. Au centre du
dispositif, l’avenir du stade où a
battu le coeur cérémonial et athlétique de Londres avait valeur de
symbole. En fêter le premier anniversaire,
aujourd’hui et demain, signifie
beaucoup mais ne dit pas tout.
Certes,Coe a obtenu que la piste
demeure et que ce stade, qui accueillera les Mondiaux 2017, soit
celui de l’athlétisme pour les cinquante ans à venir. Mais dès les
prochains jours, les grues s’attelleront à l’éventrer pour le transformer, avec gradins rétractables sur
la piste, pour satisfaire au football
et à son futur club résident ,
West Ham. Il faudra attendre 2015
et la Coupe dumonde de rugby
pour qu’il resserve et cela fera
passer l’addition de sa construction de 500 à 730 millions d’euros,
mais peu importe. Il était dit que
l’héritage prendrait du temps. Tout
autour du stade, le parc olympique demeure un gigantesque
chantier, comme si Londres devait
organiser l’événement dans un an
ou deux.
Hormis un concert de
Bruce Springsteen, le30 juin, sur la
dalle où se dressait jadis la grosse
meringue blanche démontable
qui avait accueilli le tournoi de
basket et la finale du hand, plus
rien ne s’est fait là depuis qu'Usain Bolt est entré dans la
légende. On a seulement défait.
Les gigantesques tribunes
(15.000 places) de la piscine ont
disparu pour donner tout son cachet à la vague enfin révélée de sa
toiture."Quand tous lesgens sont
partis après les JO, cela ressemblait à de la désolation, et maintenant que les bulldozers sont revenus, c’est comme si on avait
remonté le temps, reconnaît Dennis Hone, le directeur exécutif de
l’organisme chargé de l’héritage
des JO. Mais c’est un mal nécessaire et prévu. Il faudra attendre
une décennie pour juger. L’ouverture du parc ne sera qu’un commencement."
[...] Le périmètre est interdit et des équipes de sécurité
repoussent les curieux.Mais la
Copper Box, salle cuivrée où se
disputèrent les tournois de hand,
va rouvrir ce week-end, le vélodrome en janvier, au coeur d’un
Velopark avec des pistes de BMX
refaites, la piscine à l’automne... A
chaque fois, des salles de gym et
autres crèches y ont été développées pour que ces installations ne
se résument pas à une utilisation épisodique. Selon Hone, le développement du quartier et ses
8.000 logements en construction,
où le village olympique devenu East village est en cours
d’adaptation aux familles avec
adjonction de cuisines, prendra
vingt-cinq à trente ans. En attendant, sur les mêmes banderoles
aux couleurs olympiques que l’an
passé, vert-bleu-mauve, qui ceignent les grillages protégeant le
parc, les anneaux ont disparu,
remplacés par l’annonce de
l’ouverture pour le printemps 2014
du Queen Elizabeth Olympic Park.
[...]
Sur
les bords de la Tamise, les anneaux ont été retirés du London
Bridge et Old Billingsgate, l’ex-
marché aux poissons victorien où
les milliers de visiteurs du club
France fêtèrent les héros bleus,
s’est loué à d’autres cieux. Cela ne
veut pas dire qu’il ne soit plus
dans les esprits.
"Inspirer une nouvelle génération" était l’autre slogan de Coe.
Même si Sports England a observé
un tassement global de la pratique sportive en Angleterre depuis
les JO, en partie due à celle du football et à un "hiver rude", des signes encourageants apparaissent.
Le nombre de femmes pratiquant
la boxe a doublé depuis le sacre de
Nicola Adams et l’athlétisme se
félicite de l’engouement créé par
Mo Farah et Jess Ennis parmi les
jeunes. Il n’a ainsi fallu que
soixante-quinze minutes pour
vendre les 120.000places pour le
meeting d’aujourd’hui et demain.
L’héritage olympique commence
là !
(Source : L'Equipe)
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