Pour la première fois, les sommes versées par les 925 députés et sénateurs français en 2011 au titre de la réserve parlementaire aux communes de leur choix ont été dévoilées. Le total de ces versements discrétionnaires s'élève à 150 millions d'euros et le sport n'est pas oublié. Des dizaines de stades, salles ou gymnases ont bénéficié de cette manne aussi providentielle qu'intéressée de la part de parlementaires soucieux de caresser élus locaux et électeurs dans le sens du poil. Ici une main courante pour un terrain de foot à quelques milliers d'euros, là un éclairage pour jouer en nocturne à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Les parlementaires de tout bord ont fait la part belle au sport. Quelques exemples...
5.000 euros attribués par le député François
Hollande à la ville d'Argentat, sur ses terres de Corrèze, pour équiper
la piscine d'un toboggan "de type pentagliss". Philippe Marini, actuel président de la commission des finances, a alloué 340.000 euros à la rénovation du stade
équestre de Compiègne. Une dotation vivement attaquée par l'opposition locale, la femme du sénateur de l'Oise étant la présidente de
l’association Compiègne équestre... l’un des principaux usagers de
l'infrastructure hippique.
La députée d'Avignon Marie-Josée Roig a donné 100.000 euros pour la réhabilitation du stade nautique Pierre-de-Coubertin de la ville. Son collègue Bernard Deflesselles a donné autant pour le réaménagement de terrains au stade Marcel-Cerdan de Carnoux-en-Provence (13), et encore 50.000 euros pour le revêtement synthétique du grand terrain du stade municipal de Cuges-les-Pins (13).
La sénatrice Brigitte Bout a, elle, aidé la construction d'un vestiaire et d'un club-house au stade d'honneur de Laventie (62) à hauteur de 64.000 euros, tandis que le député Gilles Carrez finançait pour 150.000 euros sur 300.000 euros (soit 50%, le maximum autorisé), l'extension du gymnase du stade Chéron du Perreux (94), plus la réfection de la toiture du même gymnase à hauteur de 60.500 euros et donnait encore 45.000 euros pour l'aménagement de l'allée du stade Léo-Lagrange et la création d'un cheminement piéton sécurisé de la même ville.
Les millions de Bernard Accoyer
L'aménagement d'un terrain en gazon synthétique sur le site des annexes du stade du Pré-Fleuri de Nevers (58) a été facilité grâce au geste du sénateur Didier Boulaud (111.873 euros, soit environ 20% du coût total).
La mise aux normes et l'extension des vestiaires du stade municipal de Pons (17) n'aurait sans doute pas été possible sans les 80.000 euros octroyés par le sénateur Daniel Laurent et représentant un tiers de l'investissement total. Alors que les 30.000 euros provenant de Christian Jacob ont financé la moitié des travaux du terrain de football de Rozay-en-Brie (77).
A Saint-Malo (35), c'est Bernard Accoyer, en donnant 200.000 euros sur un total de 776.000, qui a permis de boucler le budget de la réfection du stade Henri-Lemarié. Le même député offrant dans sa propre circonscription - entre autres - 50.000 euros pour la transformation du terrain de football stabilisé en terrain synthétique au stade municipal René-Gaillard de Sillingy (74) et 100.000 euros pour la réhabilitation et la mise aux normes de la piscine Tournesol de Passy (74). La manne immense dont disposait le président de l'Assemblée nationale d'alors - plusieurs millions d'euros - lui a encore permis de verser 60.000 euros pour la construction d'un terrain de tennis couvert à Houilles (78) ou 50.000 euros pour la réfection du boulodrome de Cours-la-Ville.
Quant à Valérie Fourneyron, actuelle ministre des Sports, elle a participé en tant que députée à hauteur de 12.500 euros à l'acquisition de matériel sportif pour la ville de Rouen dont elle était également maire en 2011.
Consulter la liste des subventions allouées en 2011 sur le programme 122-01 "Aides exceptionnelles aux collectivités territoriales"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire