APPELÉ À VIVRE une saison de
lutte en sa qualité de lanterne
rouge, l’Évian-TG vit également
des heures décisives pour son
avenir hors des terrains. La dis-
crète crise de confiance qui oppose depuis des mois le président
Patrick Trotignon aux deux principaux actionnaires, Esfandiar
Bakhtiar et Richard Tumbach, est remontée à la surface ces dernières
semaines, et ses conséquences
pourraient être spectaculaires.
Objet de la discorde : les contours de l’augmentation de capital actuellement à l’étude. Encouragé par Franck Riboud, à
l’origine du « projet ETG » en
2008 et PDG de Danone, qui le
sponsorise, Trotignon a sollicité
des chefs d’entreprise locaux
pour entrer dans l’actionnariat.
Une manière de renforcer l’ancrage régional du club et d’accroître sa surface financière,
jusque-là dépendante du sponsoring limité de Danone (environ
3M€ annuels).
Une vingtaine de
patrons on tainsi répondu présent
et se sont regroupés au sein du
collectif Savoie Léman Entreprises (SLE), qui entendait – avec
l’aval de Trotignon – prendre 50%
du club contre une enveloppe
globale de 1,3M€.
C’est là que ça se gâte : furieux
de n’avoir pas été informés de
l’opération, Bakhtiar et Tumbach,
qui font partie de l’aventure depuis le début, à une époque où les
candidats ne se bousculaient pas,
et possèdent à eux deux 58% des
actions de l’ETG, y ont vu une
manoeuvre pour diluer leur participation et réduire leur influence.
Objectant qu’avec la montée en
L1 le club avait pris de la valeur,
les deux hommes ont réclamé
une étude, présentée lors du dernier conseil d’administration, selon laquelle l’ETG pèse
aujourd’hui 5 à 6M€.
Le dossier sera au coeur de l’assemblée générale annoncée pour
le 18 septembre. Qui s’annonce
tendue et décisive, y compris
pour l’avenir de Trotignon, dont
les méthodes sont discutées par
Bakhtiar et Tumbach mais qui est
soutenu par SLE, du fait de la
réussite sportive indiscutable de
sa présidence.
Au début du mois, les représentants de SLE ont interpellé les
deux actionnaires principaux
dans un e-mail envoyé en copie à
plusieurs élus : « Soit vous refusez notre participation active au
capital en maintenant l’éviction
de Patrick Trotignon, dans ce cas
nous retirerons notre soutien direct et indirect ; soit vous révisez
votre décision. » Une menace de
poids, puisque la plupart des entreprises de SLE participent au
budget de l’ETG en qualité de
sponsor…
Preuve que l’heure est grave,
même Riboud est sorti de sa réserve habituelle, dans un message également envoyé aux élus.
Rappelant que « le principe de
base était que c’était une aventure collective au service d’un
club et de son projet sociétal et
qu’en aucun cas d’aucuns ne
pourraient se déclarer propriétaires », le patron de Danone se
prononce « contre le licenciement de M. Trotignon et pour le
renforcement des fonds propres
en respectant le prix du marché ». Avant d’insister, comminatoire, au sujet de son homme
lige : « Tout projet qui écarte Patrick (Trotignon) ne s’inscrira pas
dans les projets de sponsoring du
groupe que je dirige. »
(Source : L'Equipe)
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