samedi 31 août 2013

Evian-TG : y a-t-il le feu au lac ?

APPELÉ À VIVRE une saison de lutte en sa qualité de lanterne rouge, l’Évian-TG vit également des heures décisives pour son avenir hors des terrains. La dis- crète crise de confiance qui oppose depuis des mois le président Patrick Trotignon aux deux principaux actionnaires, Esfandiar Bakhtiar et Richard Tumbach, est remontée à la surface ces dernières semaines, et ses conséquences pourraient être spectaculaires. Objet de la discorde : les contours de l’augmentation de capital actuellement à l’étude. Encouragé par Franck Riboud, à l’origine du « projet ETG » en 2008 et PDG de Danone, qui le sponsorise, Trotignon a sollicité des chefs d’entreprise locaux pour entrer dans l’actionnariat. Une manière de renforcer l’ancrage régional du club et d’accroître sa surface financière, jusque-là dépendante du sponsoring limité de Danone (environ 3M€ annuels).

Une vingtaine de patrons on tainsi répondu présent et se sont regroupés au sein du collectif Savoie Léman Entreprises (SLE), qui entendait – avec l’aval de Trotignon – prendre 50% du club contre une enveloppe globale de 1,3M€. C’est là que ça se gâte : furieux de n’avoir pas été informés de l’opération, Bakhtiar et Tumbach, qui font partie de l’aventure depuis le début, à une époque où les candidats ne se bousculaient pas, et possèdent à eux deux 58% des actions de l’ETG, y ont vu une manoeuvre pour diluer leur participation et réduire leur influence. Objectant qu’avec la montée en L1 le club avait pris de la valeur, les deux hommes ont réclamé une étude, présentée lors du dernier conseil d’administration, selon laquelle l’ETG pèse aujourd’hui 5 à 6M€.
Le dossier sera au coeur de l’assemblée générale annoncée pour le 18 septembre. Qui s’annonce tendue et décisive, y compris pour l’avenir de Trotignon, dont les méthodes sont discutées par Bakhtiar et Tumbach mais qui est soutenu par SLE, du fait de la réussite sportive indiscutable de sa présidence. Au début du mois, les représentants de SLE ont interpellé les deux actionnaires principaux dans un e-mail envoyé en copie à plusieurs élus : « Soit vous refusez notre participation active au capital en maintenant l’éviction de Patrick Trotignon, dans ce cas nous retirerons notre soutien direct et indirect ; soit vous révisez votre décision. » Une menace de poids, puisque la plupart des entreprises de SLE participent au budget de l’ETG en qualité de sponsor…
Preuve que l’heure est grave, même Riboud est sorti de sa réserve habituelle, dans un message également envoyé aux élus. Rappelant que « le principe de base était que c’était une aventure collective au service d’un club et de son projet sociétal et qu’en aucun cas d’aucuns ne pourraient se déclarer propriétaires », le patron de Danone se prononce « contre le licenciement de M. Trotignon et pour le renforcement des fonds propres en respectant le prix du marché ». Avant d’insister, comminatoire, au sujet de son homme lige : « Tout projet qui écarte Patrick (Trotignon) ne s’inscrira pas dans les projets de sponsoring du groupe que je dirige. »

(Source : L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.