Recordman des participations aux Coupes européennes de water-polo, le Cercle des nageurs de Marseille entame sa campagne
par le tour de qualification après avoir refusé une invitation… Trop cher !
Et dire que pour éviter ce parcours
du combattant, la LEN (Ligue européenne
de natation) leur proposait une invitation…pour trois ans ! L’idée était
simple : créer une Ligue semi-fermée
(huit invitations dans huit pays différents sur
douze places) pour développer
la discipline dans des pays économiquement
plus solides comme la
France ou l’Allemagne. «Lewater-polo
souffre d’être micro-localisé dans
les Balkans et le bassin méditerranéen,
analyse David Rouger, responsable du
marketing de la LEN. Nous voulons
opérer une greffe dans des pays où il y
a un potentiel, une histoire, mais où il
n’émerge pas. La France du water-polo
n’existe pas médiatiquement.»
Mais au coeur de l’été, le Cercle a décliné
l’offre. Pour des raisonsde timing
– «tout s’est bousculé assez vite», admet
Rouger – et surtout de budget.
Frédéric Audon, directeur sportif du
CNM, sort le cahier des charges de la
LEN, qu’il a reçu «quarante-huit heures avant
de prendre la décision» et sa
calculette. «30 000 euros la wild-card,
110 000 euros la retransmission de nos
cinq matches à domicile et 60 000 à
75 000 eurosde frais pour cinq déplacements
: ça fait de 200 000 à
215 000 euros. L’an dernier, la Ligue
des champions nous a coûté
90 000 euros en voyages, un point
c’est tout. Ce n’est pas un petit effort !
C’est incommensurable. La LEN demande
aux clubs de mettre la main à
la poche, pour montrer qu’on est
beaux, qu’on a des sous, en pensant
que ça va attirer une médiatisation.
C’est faux.»
«C’est dommage pour Marseille, regrette
Rouger. Ça coûte cher, c’est vrai,
mais c’est une stratégie d’investissement
et 80% des droits TV que nous
vendrons seront redistribués aux
douze clubs qualifiés pour le tour préliminaire.
» Devant ce refus – le seul –,
la LEN a vite remplacé les Français par
les Hongrois de Eger. À la tête de la
nouvelle Ligue promotionnelle de water-polo (LPW), Marc Crousillat, ancien dirigeant du CNM,
regrette que «la
LEN ne tienne pas compte des contraintes
financières des clubs. Ils sont
tous en difficulté. Au tirage au sort des
Coupes européennes, tu pries pour que
ton premier tour se joue en Italie plutôt
qu’en Russie ! Alors, ça fait plus de quarante
ans qu’on joue l’Europe, et
dire “J’y vais pas”, c’est symbolique…
C’est rude. Mais quand tu regardes la
facture… »
(L'Equipe)
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