jeudi 26 septembre 2013

La Coupe d'Europe payante, certains en rêvent, le water-polo l'a faite... Marseille l'a refusée

Recordman des participations aux Coupes européennes de water-polo, le Cercle des nageurs de Marseille entame sa campagne par le tour de qualification après avoir refusé une invitation… Trop cher !
Et dire que pour éviter ce parcours du combattant, la LEN (Ligue européenne de natation) leur proposait une invitation…pour trois ans ! L’idée était simple : créer une Ligue semi-fermée (huit invitations dans huit pays différents sur douze places) pour développer la discipline dans des pays économiquement plus solides comme la France ou l’Allemagne. «Lewater-polo souffre d’être micro-localisé dans les Balkans et le bassin méditerranéen, analyse David Rouger, responsable du marketing de la LEN. Nous voulons opérer une greffe dans des pays où il y a un potentiel, une histoire, mais où il n’émerge pas. La France du water-polo n’existe pas médiatiquement.»
Mais au coeur de l’été, le Cercle a décliné l’offre. Pour des raisonsde timing – «tout s’est bousculé assez vite», admet Rouger – et surtout de budget. Frédéric Audon, directeur sportif du CNM, sort le cahier des charges de la LEN, qu’il a reçu «quarante-huit heures avant de prendre la décision» et sa calculette. «30 000 euros la wild-card, 110 000 euros la retransmission de nos cinq matches à domicile et 60 000 à 75 000 eurosde frais pour cinq déplacements : ça fait de 200 000 à 215 000 euros. L’an dernier, la Ligue des champions nous a coûté 90 000 euros en voyages, un point c’est tout. Ce n’est pas un petit effort ! C’est incommensurable. La LEN demande aux clubs de mettre la main à la poche, pour montrer qu’on est beaux, qu’on a des sous, en pensant que ça va attirer une médiatisation. C’est faux.»
«C’est dommage pour Marseille, regrette Rouger. Ça coûte cher, c’est vrai, mais c’est une stratégie d’investissement et 80% des droits TV que nous vendrons seront redistribués aux douze clubs qualifiés pour le tour préliminaire. » Devant ce refus – le seul –, la LEN a vite remplacé les Français par les Hongrois de Eger. À la tête de la nouvelle Ligue promotionnelle de water-polo (LPW), Marc Crousillat, ancien dirigeant du CNM, regrette que «la LEN ne tienne pas compte des contraintes financières des clubs. Ils sont tous en difficulté. Au tirage au sort des Coupes européennes, tu pries pour que ton premier tour se joue en Italie plutôt qu’en Russie ! Alors, ça fait plus de quarante ans qu’on joue l’Europe, et dire “J’y vais pas”, c’est symbolique… C’est rude. Mais quand tu regardes la facture… »

(L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.