Le Britannique Brian Cookson a été élu vendredi à Florence pour
quatre ans à la tête de l'Union cycliste internationale (UCI) contre le
président sortant, l'Irlandais Pat McQuaid, affaibli par les secousses
de l'affaire Armstrong.
Au bout d'un débat interminable portant
sur l'égilibilité de McQuaid, un vote a sanctionné la défaite de
l'Irlandais en poste depuis 2005 et la succession du Néerlandais Hein
Verbruggen.
Par 24 voix à 18, les délégués de la fédération
internationale (14 voix pour l'Europe, 9 voix pour l'Asie et l'Amérique,
7 voix pour l'Afrique, 3 voix pour l'Océanie) ont opté pour le
président de la Fédération britannique, soutenu par l'Union européenne
de cyclisme (UEC).
"J'aimerais remercier Pat pour sa contribution
au cyclisme", a déclaré Cookson dans sa première déclaration, sous les
plafonds à caissons peints du Palazzo Vecchio, l'ancien palais de la
famille des Médicis au temps de la Renaissance.
Mais l'ancien
commissaire de course a bien insisté sur la nécessité de changer et surtout de
restaurer la confiance, le leitmotiv qui a animé sa campagne depuis
plusieurs mois après le tsunami - le terme choisi par le directeur
général de l'UCI - de l'affaire Armstrong à la fin de l'année dernière.
"Je
suis fier de ce qui a été accompli", avait déclaré McQuaid dans sa
profession de foi. "Ce n'est pas le moment de changer de capitaine quand
le bateau va dans la bonne direction".
Les grands électeurs en
ont décidé autrement, dans un scrutin indécis qui avait commencé par un
vote préalable sur la possibilité d'un changement de statuts avec effet
immédiat.
McQuaid, qui n'a pu faire passer ce texte
(21 voix contre 21), a toutefois maintenu sa candidature devant le
congrès, ce qui a donné lieu à de longues et obscures manoeuvres dignes
de Machiavel, grande figure de Florence.
Un représentant africain a qualifié ces palabres de "mascarade" après
avoir entendu deux éminents juristes suisses s'exprimer sur divers
articles, avant un éventuel autre vote préalable. "Il faut s'arrêter et
passer au vote entre les deux candidats", a fini par couper court
Cookson.
Après plus de cinq heures d'interventions diverses, le
président de la fédération britannique a gagné son duel dans l'isoloir.
Dans ses propos, il a insisté sur l'indispensable changement et le
besoin pour le cyclisme de travailler sur de nouvelles bases avec les
instances antidopage telles que l'Agence mondiale (AMA) et l'agence
américaine (Usada).
"Il faut restaurer la crédibilité vis-à-vis du
grand public", a souligné pour sa part le Français David Lappartient,
président de l'UEC qui a pris parti à la mi-septembre pour Cookson. "Ce
que nous avons voulu, c'est que le choses se passent conformément aux
statuts".
Le puissant patron de la fédération russe, Igor Makarov,
est intervenu à plusieurs reprises. Pour s'étonner notamment que Pat
McQuaid puisse se présenter sous les couleurs de deux fédérations telles
que le Maroc et la Thaïlande: "Les Russes ne votent pas à l'élection
présidentielle américaine !"
(AFP)
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