vendredi 25 octobre 2013

"Un projet de stade se résume en une seule question : qui finance l’aléa sportif ?"

Il y a un écart considérable entre le temps sportif et le temps nécessaire à la réalisation d’un projet. Quand le club a une bonne génération qui sort de son centre de formation, un bon recrutement et un entraîneur qui sublime ce potentiel sportif, à l’instar de Montpellier il y a deux ans ou du Mans en 2006-2007, il arrive à aligner les intérêts de l’ensemble des acteurs : salariés, collectivités, financeurs, etc. Mais le temps que se
réalise le projet de stade, il a des chances de se retrouver dans un cycle qui n’est pas bon."
Fabrice Favetto-Bon, cofondateur de l’agence de conseil Team Stadia et ancien directeur général du Mans FC.
"Un nouveau stade change totalement le regard et le niveau de pression que l’environnement porte sur le club. Je parle des acteurs politiques et du grand constructeur [...] Les bons résultats obtenus dans le
stade tout vieillot seront des résultats insuffisants dans le nouveau stade. Et si, à l’intérieur du club, le projet est moins fort à ce moment-là, le club explose.
"Travailler sur la future politique marketing et commerciale se prépare deux ou trois ans à l’avance. Et
aujourd’hui, les clubs sont schizophrènes car ils ne se préparent pas, ou pas suffisamment. Après, ils s’étonnent que les recettes ne soient pas aurendez-vous…
"Il faut surtout réussir le mariage à trois (club, exploitant et collectivités) parce que, aujourd’hui, personne ne gagne de l’argent.
"Aujourd’hui un projet de stade se résume en une seule question : qui finance l’aléa sportif ? Et la réponse est : les collectivités locales. C’est la même chose pour une concession d’autoroute quand le trafic n’est pas au rendez-vous : le contribuable assure le risque. En France, il y a tellement d’aléas sportifs que les projets sont difficiles à mener et à financer et qu’aucun investisseur digne de ce nomnese lance dans un tel projet.
"Je reste convaincu que le schémadu Mans était le bon avec un partenaire privé associé à 50-50 avec le club dans l’exploitation du stade. Sauf que le Mans n’a pas pu financer son entrée dans le capital. C’est pourtant la seule manière de mettre les deux acteurs dans le même bateau."

(L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.