Cinq personnes, dont Franck Barresi, fiché au grand banditisme, ont
été déférées vendredi à la justice dans le cadre d'une affaire
d'extorsion de fonds en bande organisée et de blanchiment d'argent,
notamment via la revente de billets de la Fédération française de rugby
(FFR), a-t-on appris de source judiciaire.
Le parquet a confirmé, sans plus de détails, que cinq des onze personnes interpellées mardi dans les Bouches-du-Rhône et la région parisienne étaient en cours de présentation au magistrat Christophe Perruaux de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.
Trois
autres seront déférées samedi, les autres ayant été relâchées, a dit à
l'AFP le procureur de la République Brice Robin. Il tiendra samedi à 10H
une conférence de presse en présence de Jean-Marc Souvira, chef de
l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière
(OCRGDF), et de Christian Sainte, directeur interrégional de la PJ.
Selon
une source proche du dossier, l'enquête a commencé en 2011 à la suite
de la plainte d'un commerçant, Robert B., se disant victime de violences
de la part d'un groupe envoyé par Franck Barresi, qui lui réclamait
250.000 euros.
Un autre homme d'affaires basé à Paris, Ahmed Arbib, aurait également été victime d'extorsion.
Soupçonné
d'avoir organisé d'importantes opérations d'escroquerie à la taxe
carbone, l'entrepreneur revendait par ailleurs au prix fort des billets
de matches du XV de France achetés à la FFR, constituant un des circuits
présumés de blanchiment d'argent de la drogue, de la prostitution et du
banditisme marseillais.
La fédération a annoncé jeudi qu'elle se
constituait partie civile dans cette affaire. Dans le cadre de la "lutte
contre les personnes et les sociétés qui revendent illicitement des
places de match", elle affirme avoir porté 35 recours devant la justice
contre diverses agences non agréées depuis 2007, dont la société Passion
Events dirigée par Ahmed Arbib.
Condamné en 1992 à 10 ans de prison pour vol à main armée, Franck Barresi est le benjamin d'une fratrie connue de la justice.
Le
tribunal correctionnel de Marseille a prononcé fin 2012 à l'encontre de
Jean-Luc Barresi, agent de footballeurs, une peine de quatre ans de
prison, dont trois avec sursis, pour une affaire d'extorsion de fonds
touchant à des sociétés du port autonome de la cité phocéenne.
Bernard
Barresi, figure présumée du milieu, a lui été mis en examen dans le
cadre de l'affaire des marchés publics des Bouches-du-Rhône, en lien
avec le président du conseil général Jean-Noël Guérini. Il a par
ailleurs été acquitté en mars 2012 à Colmar pour l'attaque d'un fourgon
blindé en Alsace, après 18 ans de fuite jusqu'à son arrestation en 2010.
(AFP)
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