Après les échecs de Paris et Annecy pour les JO-2012 et 2018, la
France met désormais à l'oeuvre son réseau d'ambassadeurs pour faire
entrer le sport "dans l'ADN de la diplomatie", avec comme ambition
ultime une nouvelle candidature olympique.
Mercredi, le ministre
des Affaires étrangères Laurent Fabius a officiellement mis l'armée du
Quai d'Orsay en ordre de marche pour collaborer à la réussite et au
rayonnement du sport français à l'international.
"Il faut insérer
davantage le sport dans les agendas de travail, par une démarche active
de veille, d'analyse et de proposition", a insisté M. Fabius, au terme
d'une matinée de réunion fédérant personnel diplomatique et mouvement
sportif. "Nous devrons approfondir les liens que nous entretenons avec
les personnalités du monde du sport. Nous devrons aussi soutenir et
accompagner les entreprises françaises qui souhaitent s'engager à
l'international sur les marchés liés au sport", a ajouté le chef de la
diplomatie française.
Concrètement, une vingtaine d'ambassadeurs
de France dans des pays influents en termes de politique sportive
- Qatar, Brésil, Chine, Japon, Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne - ont
reçu une feuille de route qui devrait les aider à accroître le poids de
la France dans le domaine sportif.
"Il s'agit de prendre en compte
totalement le sport, activité qui n'est pas au niveau qu'elle mérite"
sur le plan de son poids économique et de sa contribution au rayonnement
de la France, a indiqué M. Fabius.
Parmi les consignes transmises aux représentants de la France à
l'étranger par Jean Lévy, nommé en octobre 2013 ambassadeur pour le
sport par le Quai d'Orsay: l'entretien (voire la création pour certains)
de réseaux dans le monde sportif, en particulier avec les décideurs.
Une
mini-révolution culturelle pour certains diplomates, pour qui "le sport
ne fait pas partie de l'ADN", a regretté Valérie Fourneyron, ministre
des Sports, rappelant qu'il avait pourtant servi de moyen de
rapprochement entre l'Inde et le Pakistan, la Turquie et l'Arménie, et
citant les propos de Nelson Mandela sur le pouvoir du sport de "changer
le monde".
En matière de chromosome sportif, la France a un retard
certain, a jugé Denis Pietton, ambassadeur de France au Brésil,
racontant que, lors de leur premier entretien, l'ex-président Lula,
promoteur du succès de Rio-2016 à l'organisation de jeux Olympiques,
l'avait tout de suite abordé en lui "demandant quel club de football
(il) supportai(t) en France".
Devant les diplomates et des
représentants du mouvement sportif et des médias, dont le président de
l'AFP Emmanuel Hoog et son homologue de L'Equipe François Morinière,
Laurent Fabius a conclu sur une note attendue, en évoquant une nouvelle
candidature parisienne aux JO.
Le "rêve que tous ici partagent" et
pour la réalisation duquel l'Etat met désormais tout son poids dans la
balance, a-t-il assuré.
(AFP)
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