La politique du Paris SG vis-à-vis des supporteurs fait aussi des
mécontents en province et plusieurs groupes de fans de clubs adverses
ont appelé cette saison à boycotter les déplacements au Parc des
Princes, jugés trop chers et trop encadrés.
Dimanche pour
PSG-Nantes (21e journée de L1), il devrait y avoir plus de 500 fans des
Canaris dans le parcage visiteurs du Parc, mais aucun affilié à un
groupe de supporteurs. L'un des principaux, la "Brigade Loire", a en
effet appelé à boycotter ce déplacement.
"C'était une décision
difficile à prendre, un crève-coeur. On l'a fait par dépit", a expliqué à
l'AFP Romain Gaudin, porte-parole de la Brigade Loire.
"D'une
part il y a le prix des places. Nantes facture 85 euros le package pour
400 bornes, soit le prix qu'on a payé pour aller à Monaco ! L'autre
raison, ce sont les conditions d'accueil", a-t-il ajouté.
Depuis
le début de saison, les appels au boycott du Parc se sont en fait
multipliés, de la part de supporteurs niçois, lorientais, toulousains,
lyonnais, lillois ou donc nantais.
A chaque fois, les mêmes motifs
sont avancés: tarifs trop élevés, conditions drastiques imposées aux
visiteurs et solidarité avec les ultras parisiens persona non grata
Porte de Saint-Cloud.
Aujourd'hui, une place dans le parcage
visiteurs du Parc coûte 35 euros, contre une dizaine en moyenne dans les
autres stades français.
Le club parisien a en fait appliqué au
parcage la même augmentation de tarif que partout dans le stade, en se
conformant au règlement de la LFP, qui prévoit que les places visiteurs
"ne peuvent en aucun cas être vendues à un prix supérieur à celui
pratiqué pour les supporters locaux dans la même catégorie".
"Le
PSG a le règlement avec lui mais ne cherche aucun accord avec le club
visiteur pour faire baisser le prix, contrairement à d'autres comme
l'OM", regrette Romain Gaudin.
Mais pour Nicolas Hourcade, sociologue et spécialiste des
supporteurs, la principale raison de la grogne est à chercher ailleurs.
"Le
PSG applique des conditions drastiques aux groupes: ils ne peuvent plus
rien faire et leur matériel ne peut pas rentrer. En gros, puisqu'il n'y
a plus de groupes de supporteurs du PSG, on ne peut pas permettre aux
supporteurs adverses de mettre une ambiance de folie. Donc on les
entrave", a-t-il expliqué à l'AFP.
Le témoignage de Damien Ropars, président du Kop Rouge, principal groupe de supporteurs de Guingamp, va dans ce sens.
"Pendant
toute la semaine avant la rencontre (le 31 août, 4e journée de L1,
ndlr), les meneurs ont reçu des coups de fil incessants de la police
parisienne pour demander à combien on venait, qui venait, pour fixer un
point de rendez-vous sur l'autoroute. C'est classique mais là, les coups
de fils étaient plus nombreux et le ton moins cordial", a-t-il raconté à
l'AFP.
"A l'arrivée au Parc, des fourgons nous attendaient, avec
des caméras sur les toits qui filmaient tout ce qui se passait dans le
bus. Ensuite, interdiction de sortir tant que l'ordre n'a pas été donné
et, pour les meneurs, prise d'identité et fouille les mains contre le
mur", a-t-il ajouté.
"A l'exception des bâches, on n'a pu faire
entrer aucun matériel, mégaphone, tambours etc. On a été reçu comme des
terroristes et c'est la seule fois de la saison à ce point-là, loin de
la réception qu'on a eu par exemple à Evian ou Montpellier", a-t-il
conclu.
Pour autant, Nicolas Hourcade juge la politique du boycott "totalement contre-productive".
"Le
PSG obtient ce qu'il voulait, il est tranquille. Il serait plus
intéressant que les clubs adverses disent, +ce n'est pas possible pour
nos supporteurs de venir à 35 euros, trouvons une solution+".
(AFP)
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