samedi 18 janvier 2014

Paris SG : quand la province ne monte plus à Paris

La politique du Paris SG vis-à-vis des supporteurs fait aussi des mécontents en province et plusieurs groupes de fans de clubs adverses ont appelé cette saison à boycotter les déplacements au Parc des Princes, jugés trop chers et trop encadrés.

Dimanche pour PSG-Nantes (21e journée de L1), il devrait y avoir plus de 500 fans des Canaris dans le parcage visiteurs du Parc, mais aucun affilié à un groupe de supporteurs. L'un des principaux, la "Brigade Loire", a en effet appelé à boycotter ce déplacement.
"C'était une décision difficile à prendre, un crève-coeur. On l'a fait par dépit", a expliqué à l'AFP Romain Gaudin, porte-parole de la Brigade Loire.
"D'une part il y a le prix des places. Nantes facture 85 euros le package pour 400 bornes, soit le prix qu'on a payé pour aller à Monaco ! L'autre raison, ce sont les conditions d'accueil", a-t-il ajouté.
Depuis le début de saison, les appels au boycott du Parc se sont en fait multipliés, de la part de supporteurs niçois, lorientais, toulousains, lyonnais, lillois ou donc nantais.
A chaque fois, les mêmes motifs sont avancés: tarifs trop élevés, conditions drastiques imposées aux visiteurs et solidarité avec les ultras parisiens persona non grata Porte de Saint-Cloud.
Aujourd'hui, une place dans le parcage visiteurs du Parc coûte 35 euros, contre une dizaine en moyenne dans les autres stades français.
Le club parisien a en fait appliqué au parcage la même augmentation de tarif que partout dans le stade, en se conformant au règlement de la LFP, qui prévoit que les places visiteurs "ne peuvent en aucun cas être vendues à un prix supérieur à celui pratiqué pour les supporters locaux dans la même catégorie".
"Le PSG a le règlement avec lui mais ne cherche aucun accord avec le club visiteur pour faire baisser le prix, contrairement à d'autres comme l'OM", regrette Romain Gaudin.
Mais pour Nicolas Hourcade, sociologue et spécialiste des supporteurs, la principale raison de la grogne est à chercher ailleurs.
"Le PSG applique des conditions drastiques aux groupes: ils ne peuvent plus rien faire et leur matériel ne peut pas rentrer. En gros, puisqu'il n'y a plus de groupes de supporteurs du PSG, on ne peut pas permettre aux supporteurs adverses de mettre une ambiance de folie. Donc on les entrave", a-t-il expliqué à l'AFP.
Le témoignage de Damien Ropars, président du Kop Rouge, principal groupe de supporteurs de Guingamp, va dans ce sens.
"Pendant toute la semaine avant la rencontre (le 31 août, 4e journée de L1, ndlr), les meneurs ont reçu des coups de fil incessants de la police parisienne pour demander à combien on venait, qui venait, pour fixer un point de rendez-vous sur l'autoroute. C'est classique mais là, les coups de fils étaient plus nombreux et le ton moins cordial", a-t-il raconté à l'AFP.
"A l'arrivée au Parc, des fourgons nous attendaient, avec des caméras sur les toits qui filmaient tout ce qui se passait dans le bus. Ensuite, interdiction de sortir tant que l'ordre n'a pas été donné et, pour les meneurs, prise d'identité et fouille les mains contre le mur", a-t-il ajouté.
"A l'exception des bâches, on n'a pu faire entrer aucun matériel, mégaphone, tambours etc. On a été reçu comme des terroristes et c'est la seule fois de la saison à ce point-là, loin de la réception qu'on a eu par exemple à Evian ou Montpellier", a-t-il conclu.
Pour autant, Nicolas Hourcade juge la politique du boycott "totalement contre-productive".
"Le PSG obtient ce qu'il voulait, il est tranquille. Il serait plus intéressant que les clubs adverses disent, +ce n'est pas possible pour nos supporteurs de venir à 35 euros, trouvons une solution+".

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.