Le président russe Vladimir Poutine est revenu samedi sur l'interdiction de
manifester lors des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi mais en cantonnant
les protestations dans une "zone spéciale", cédant aux pressions du
Comité international olympique (CIO).
Un décret permet des
manifestations et marches, mais les lieux et parcours doivent être fixés
en accord avec les autorités dans la ville balnéaire de la mer Noire,
notamment avec les forces de police et de sécurité régionales.
Le
décret modifié, publié sur le site web du Kremlin, permet également aux
fonctionnaires de limiter le nombre de participants à des manifestations
pendant les Jeux qui se dérouleront du 7 au 23 février.
Poutine a
ordonné aux organisateurs et responsables régionaux de désigner une
zone spéciale dans la ville où les manifestants pourraient "librement"
se rassembler et "protester, s'ils le veulent", a déclaré son
porte-parole Dmitri Peskov à l'agence RIA Novosti.
Les puissants
services secrets de la Russie (FSB) a rédigé l'amendement pour être
conforme à la Charte olympique, tout en permettant aux autorités de
"gérer efficacement des actions de protestation potentiels".
Le président russe est actuellement à Sotchi où il inspecte les sites olympiques.
Dans
un décret signé en août, Poutine avait pourtant interdit tout
rassemblement, réunion ou manifestation non lié au déroulement des JO.
La
mesure draconienne devait prendre effet le 7 janvier et durer jusqu'au
21 mars, après la fin des Jeux paralympiques (7 au 16 mars), également
organisés à Sotchi.
Le président du CIO, Thomas Bach, avait annoncé en décembre avoir obtenu des
autorités russes qu'une zone spéciale réservée aux manifestants soit
établie à Sotchi durant les Jeux.
Les autorités d'autres villes
russes, dont Moscou, obligent régulièrement les organisateurs de
manifestations politiques à déplacer ces événements en dehors des zones
centrales et à limiter le nombre de participants.
La limitation des manifestations à un seul endroit spécifique va cependant au-delà des restrictions habituelles.
Le président américain Barack Obama et les dirigeants européens, y compris le
Premier ministre britannique David Cameron, ont annoncé qu'ils
n'assisteront pas à la cérémonie d'ouverture, en raison notamment de la
loi récente interdisant la "propagande homosexuelle" en Russie.
La
Russie a mis en place des mesures de sécurité extrêmement strictes
pendant les JO, y compris la surveillance par des drone, la limitation
de l'accès à la ville et la surveillance des conversations téléphoniques
des athlètes et journalistes accrédités.
La crainte de voir des
militants islamistes lancer des attaques pendant les Jeux ont été
renforcées par deux attentats suicide fin décembre à Volgograd
(sud-ouest), à 700 kilomètres de Sotchi, attribués à des kamikazes.
(AFP)
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