A mi-chemin entre bien-être personnel et cohésion des salariés, le
sport est à la mode dans les entreprises où se développent salles de
fitness et terrains de foot, créant ex-nihilo un nouveau marché.
Alors
que 3 millions d'actifs en France présentent un risque élevé de
"burn-out", selon une étude publiée en janvier par le cabinet
Technologia, le sport apparaît comme un des remèdes idoines pour enrayer
le stress au travail et, à terme, améliorer la performance.
La
tendance est suffisamment prise au sérieux pour être soutenue par les
pouvoirs publics, soucieux de réduire le trou de la sécurité sociale
(12,5 mds d'euros dont la moitié pour la seule assurance maladie). Car
les programmes d'activité physique en milieu de travail peuvent réduire
de 32% les congés de maladie et augmenter de 52% la productivité, selon
une étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
A l'affût de cet engouement, les entreprises d'équipements sportifs multiplient les offres personnalisées.
"Quand
on a démarré il y a 6 ans, ce n'était pas évident de convaincre les
entreprises. On ramait un peu. Maintenant, ce sont elles qui viennent
vers nous", témoigne Joseph Vieville, fondateur du Five Football Club,
l'un des leaders du football à cinq en France, avec 22 centres.
Mais
si le Five F.C a misé sur le marché des particuliers estimé à 2
millions de joueurs par an, la société a aussi très vite compris la
nécessité d'une offre spécifique aux entreprises via des réductions sur
les abonnements et l'organisation de tournois privatisés.
Entre 1.000 et 2.000 euros en moyenne, les tarifs "peuvent peut
monter jusqu'à 10.000 euros avec les DJ's et les Pom-pom girls", précise
Joseph Vieville.
Au point de devenir un levier de croissance
majeur. "Notre activité sur le marché des entreprises est passé de 5% à
15% du chiffre d'affaires en 5 ans. Avec la Coupe du monde 2014, la
demande sera encore plus importante", estime Victor Augais, fondateur
d'Urban Football, propriétaire de 12 centres en France.
Si
l'attrait du ballon rond permet aux employés de s'évader le temps d'un
match entre collègues, le nec plus ultra du sport en entreprise reste la
salle de sport intégrée.
Les grandes sociétés font de plus en
plus appel à des prestataires extérieurs pour équiper leur sièges
sociaux. Hammam, sauna, machines de musculation et autres salles de
cours animées par des coachs sportifs deviennent disponibles à deux pas
du bureau.
"Beaucoup d'entreprises quittent le centre de Paris
pour aller en deuxième couronne. Pour compenser l'éloignement, elles
décident d'offrir les services de bien être, en complément de la
restauration, de la conciergerie et de la garderie", explique Pedro
Randez, PDG de The Corporate Gym, numéro 1 du fitness en entreprise en
France (plus de 40 clubs) qui table sur une croissance "de 40 à 50
nouveaux centres" sur cinq ans.
Avec des clients comme BNP
Paribas, Orange ou Sanofi, le groupe implanté en Espagne a réalisé
l'essentiel de ses 5 millions de chiffre d'affaires en région parisienne, lieu des principaux sièges sociaux des poids lourds du CAC 40.
"Alors
qu'on livrait un centre par an en moyenne, on en livre maintenant 3.
Les DRH sont très volontaires", souligne Franck Hédin, PDG de Club Med
Gym, leader du fitness grand public, qui reconnaît quand même que les
services comptables ont encore du mal avec le coût élevé de l'opération -
de 10.000 euros pour les petits espaces à 300.000 euros pour du
haut-de-gamme.
"A l'horizon de 10-20 ans, toutes les grandes
entreprises auront une salle de sport comme ils ont leur propre cantine.
Le marché va tellement grandir qu'il y aura même de la place pour 3-4
acteurs".
(AFP)
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